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Nutralp, un outil mutualisé pour produire du tourteau local

En triturant trois graines, dont la proportion pourra varier d'une année à l'autre, l'outil Nutralp, situé à Bâgé-Dommartin (Ain) et porté par Bresse Mâconnais, Capdis et Jura Mont-Blanc, s'offre une certaine flexibilité.

L’usine Nutralp, projet à 15 M€ porté par trois coopératives, a été inaugurée, jeudi 13 juin, à Bâgé-Dommartin (Ain). Elle triture depuis quelques mois trois graines pour la fabrication d’aliments du bétail destinés aux adhérents.

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Depuis le 15 février, l’usine Nutralp, à Bâgé-Dommartin (Ain), triture des graines locales de colza, soja et tournesol. Trois ans se sont écoulés entre l’émergence de l’idée et sa mise en route. « Les coopératives ont pour missions la performance économique de leurs adhérents, l’innovation et la structuration de filière : cet outil y contribue », a déclaré Yannick Dumont, président de Nutralp et de Jura Mont-Blanc, lors de l’inauguration officielle de l’usine, le 13 juin.

Une capacité de trituration de 15 000 t par an

Porté à parts égales par trois coopératives indépendantes, Bresse Mâconnais, Capdis et Jura Mont-Blanc, totalisant 3 300 adhérents, l’outil a une capacité de trituration de 15 000 tonnes, équivalant à quelque 5 000 ha. Ce projet à près de 15 millions d’euros, qui se prévaut d’un impact environnemental réduit (silos isolés, recyclage de la chaleur, des poussières et de l’eau…), a reçu des aides nationales du plan France Relance, du département et de la Région.

Gilles Brenon, éleveur de porc adhérent à Capdis et vice-président de la chambre d’agriculture de l’Ain, insiste : « Étant grand consommateur de tourteaux, je suis convaincu qu’il faut relocaliser l’approvisionnement. Et le plus important, c’est que l’outil est porté par des coopératives à taille humaine : il est aux mains des adhérents. »

10 M€ de chiffre d’affaires attendu

L’huile représentera la majorité du volume et du chiffre d’affaires, elle sera vendue sur le marché national, avant peut-être de trouver un débouché local à plus haute valeur ajoutée. Mais le but premier est d’approvisionner en tourteaux les deux usines d’aliments détenues par les coopératives (JMB et UBRS).

« Nous espérons passer de 75 % de tourteaux importés à moins de 25 %, explique Thomas Aubry, directeur de Nutralp et de la coopérative Bresse Mâconnais. Le chiffre d’affaires global attendu est autour de 10 M€ par an mais fluctuera selon le cours des matières premières. Nous cherchons à servir nos adhérents, plutôt que la rentabilité à court terme. »

Le tourteau produit devrait être compétitif par rapport au tourteau non OGM, recherché par les filières d’élevage AOP de la région. Du tourteau OGM restera importé afin de produire un aliment à prix compétitif pour les filières animales moins bien valorisées.

Diversifier les assolements des adhérents

Pour cette première demi-campagne, les besoins sont largement couverts par les 9 000 tonnes (50 % colza, 25 % de soja et tournesol) collectées chez les adhérents. Les dirigeants sont convaincus que les agriculteurs sèmeront davantage de ces trois graines, car les problématiques agronomiques incitent à diversifier les assolements (manque d’eau, diminution des matières actives autorisées, développement de résistances…).

En triturant trois graines, dont la proportion pourra varier d’un an sur l’autre, Nutralp s’offre une certaine flexibilité, mais le soja sera particulièrement recherché pour sa haute teneur en protéines.

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