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Terre Atlantique jongle avec les assolements

Jean-Yves Moizant, l'actuel président de Terre Atlantique, qui va passer la main lors de l'assemblée générale du 10 décembre, et Christian Cordonnier, le directeur général.

La coopérative de Charente-Maritime a présenté, mercredi 27 novembre, le bilan de son exercice 2023-2024, avec une collecte 2023 supérieure à celle de 2022 et au prévisionnel 2024. Elle poursuit ses investissements, même si les essais pour des cultures de diversification ont montré leurs limites.

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Les années se suivent et ne se ressemblent pas : après une très mauvaise récolte 2022 (260 000 t), 2023 renoue avec la moyenne (365 000 t) chez Terre Atlantique. La coopérative aura pourtant dégagé un chiffre d’affaires similaire sur les deux années : 94 M€ en 2022 et 96 M€ en 2023. Une conséquence de la baisse des cours, compensée par la hausse des volumes.

Un changement de présidence à venir

« Mais dans le même temps, le prix d’achat des matières premières pour les agriculteurs n’a que peu baissé », note le directeur général, Christian Cordonnier, en conférence de presse, mercredi 27 novembre. « Les charges augmentent trop vite », abonde Jean-Yves Moizant. Ce dernier verra le 10 décembre sa dernière assemblée générale en tant que président, car il ne se représente pas.

La récolte 2024 promet pour l’instant d’être en nette baisse, mais meilleure que 2022. Les estimations tablent sur 325 000 t, avec comme partout un transfert vers des cultures d’automne. Quant aux semis 2024, ils ont pu être faits dans de bonnes conditions. « On va retrouver un assolement plus cohérent », se réjouit Christian Cordonnier.

Une très bonne année 2023 en semences

À noter, l’activité semence aura été excellente en 2023, avec des records au niveau des volumes travaillés, de l’activité de multiplication de semences au champ et du résultat économique dégagé. A contrario, 2024 s’annonce bien moins bonne : un tiers des tournesols récoltés ne pourront pas être transformés en semences. « La qualité de la graine n’est pas là », résume Christian Cordonnier.

Côté appro, le chiffre d’affaires s’établit à 37 M€, en recul de 8 M€, en raison principalement d’une baisse des prix en engrais. Les ventes de semences sont en hausse de 20 %, témoins de la météo de l’année. « Les agriculteurs ont semé moins de blé, mais avec des densités supérieures, il y a eu des resemis, et derrière il y a eu un report sur du maïs et du tournesol », explique le directeur. Le chiffre d’affaires global au 30 juin 2024 est de 150 M€, « avec des charges qui s’envolent », note Christian Cordonnier. La coopérative cherche au maximum à les optimiser, elle s’est notamment dotée de l’outil OptiElec.

Acquisition d’un nouveau site

La coopérative fait état de 4 M€ d’investissement sur l’exercice, dont 1,8 M€ sur la station de semences d’Aigrefeuille-d’Aunis (Charente-Maritime), notamment pour des mises aux normes. Le chantier est en passe de se terminer. Un nouveau site de collecte et d’appro a été acheté à un producteur à Marans.

Quant aux projets lancés pour trouver des cultures de diversification, Jean-Yves Moizant soupire : « C’est compliqué. On ne peut toucher que de petites surfaces. » L’angélique ne sera pas réimplantée, « on n’a pas trouvé de modèle économique satisfaisant pour les producteurs », justifie Christian Cordonnier. De la moutarde avait aussi été testée, mais elle est restée sans débouché alimentaire.

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