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Des pistes pour retrouver un budget équilibré chez Île de France Sud

Jean-Marc Foucher et Sébastien Ciezki, respectivement président et directeur général d’Île de France Sud, lors de l'AG de la coopérative, jeudi 5 décembre, à Étampes (Essonne).

Lors de l’assemblée générale de la coopérative Île de France Sud, jeudi 5 décembre à Étampes (Essonne), les adhérents ont fait part de leurs inquiétudes quant à l’avenir de la structure qui connaît un résultat net négatif, à -2,3 M€.

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« En 2023, la coopérative, comme les agriculteurs, a fait face à des turbulences, a souligné Jean-Marc Foucher, président de la coopérative Île de France Sud lors de son assemblée générale qui s’est tenue jeudi 5 décembre à Étampes (Essonne). Si la collecte est en légère hausse par rapport à celle de 2022, les orges ont eu des calibrages très bas qui ont nécessité plusieurs passages en calibreurs. En bio, le marché était en grande souffrance. De leur côté, les charges fixes ont connu une forte hausse. Il nous faut réfléchir à notre modèle », a-t-il lancé.

Et pour cause, la coopérative enregistre un chiffre d’affaires 2023-2024 de 64,4 M€ (-17,8 % par rapport à 2022-2023 en raison de la baisse des coûts des matières premières et du prix des engrais) et un résultat net de -2,3 M€ (contre -325 597 €). En consolidé, le chiffre d’affaires atteint 80,1 M€ (-19 % par rapport à 2022-2023, à 99 M€), et le résultat net, -2,6 M€ (-1 M€ en 2022-2023).

Récolte record en bio

En 2023, 170 000 t ont été collectées (+ 1,4 % par rapport à la récolte 2022), dont 83 000 t de blé tendre (-5 %), 52 000 t d'orges (+ 15 %), 15 000 t de colza (-12 %), 8 000 t de maïs (+ 50 %), 5 000 t de blé dur (-1 %) et 2 600 t de tournesol (+ 52 %). En bio, la collecte (bio + C2) a atteint un record puisqu’elle a « flirté avec les 15 000 t, contre 12 500 t la récolte précédente, relève Pierre Lethuillier, responsable filière. Mais il y a eu un gros problème de prix. »

Pour la récolte 2024, des ajustements ont été apportés concernant la nouvelle politique commerciale de collecte mise en place pour la récolte 2023 afin de répondre aux besoins des adhérents. Le dépôt gratuit en moisson, qui était possible en blé, l’est désormais aussi en orge. L’agriculteur a jusqu’au 31 août pour se positionner. À défaut, le stockage devient payant. Pour la prochaine récolte, des ajustements sont encore attendus afin de fidéliser les adhérents.

« Revoir les charges et les marges »

Alors que la récolte 2024 est attendue en baisse de 22 % par rapport à celle de 2023, (et de -50 % en bio), « nous allons limiter nos investissements, revoir les charges et les marges afin de retrouver un budget équilibré en 2026 ou 2027 », a annoncé Jean-Marc Foucher pour répondre aux inquiétudes des adhérents. Le président dit notamment réfléchir à « donner des enveloppes de trésoreries plutôt que de tout payer à la moisson ».

Des questions se posent également sur la stratégie d’accompagnement du développement du bio. « Beaucoup d’investissements ont été réalisés, notamment dans des capacités de stockage bio, alors que nous sommes déficitaires, et que ces capacités pourraient être, par exemple, utiles à la collecte en conventionnel », souligne le directeur général, Sébastien Ciezki.

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