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Trois cultures en deux ans, « c’est possible, mais… »

« Je suis persuadé que c'est l'avenir ! », s'est exclamé Hubert Deltrieu, céréalier et vigneron à Carcassonne, à propos des cultures dérobées, lors de la restitution du projet « 3 cultures en 2 ans », mercredi 31 mai à Auzeville-Tolosane (Haute-Garonne).

Mercredi 31 mai avait lieu la restitution du projet « 3 cultures en 2 ans », mené par les chambres régionales d’agriculture d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine depuis 2019, et auquel étaient associées Arterris et Océalia.

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Mener trois cultures en deux ans, cela peut être intéressant, mais il y a des conditions. C’est, en quelque sorte, ce qu’il faut retenir des échanges du 31 mai, à Auzeville-Tolosane (Haute-Garonne), lors de la restitution du projet Casdar « 3 cultures en 2 ans », piloté depuis 2019 par les chambres régionales d’agriculture d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine, avec le concours d’Arvalis, de Terres Inovia, de l'Inrae, d’Arterris et d'Océalia.

Des intérêts économiques et environnementaux

Durant quatre ans et demi, des simulations ont été réalisées, ainsi que des expérimentations sur 135 parcelles chez des agriculteurs et dans cinq stations expérimentales. Un des avantages a été résumé par Alain Choclazeur, producteurs de fruits, légumes et légumineuses dans l’Aude : « Il y a un intérêt à mettre des couverts végétaux. Donc on s’est dit : pourquoi ne pas les récolter ? »

Bienfaits économiques et écologiques vont ici de pair : « Nous avons pu vérifier que ces cultures sont aussi efficaces en termes environnementaux que les couverts végétaux », synthétise Sébastien Minette, ingénieur à la chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine.

L’eau, facteur limitant

Des conclusions d’autant plus intéressantes que « ces 3 cultures en 2 ans sont techniquement possibles. Mais l’eau est l’un des facteurs limitants », tempère immédiatement l’ingénieur. « Ces cultures ne se développent bien que si elles ont accès à l’eau », indique Marc Reymond, directeur innovation chez Arterris. D’où la réflexion sur des cultures différentes en fonction de l’accès à l’eau : tournesol et soja au sud, cameline et sarrasin au nord. La date de semis, le 15 juillet grand maximum, est elle aussi notable.

« Sur ces cultures, les agriculteurs doivent être opportunistes », en fonction de la précocité des moissons, souligne ainsi Jean-Luc Vergé, conseiller à la chambre d’agriculture de l’Aude. Enfin, termine Sébastien Minette, le manque de débouchés peut freiner les velléités des agriculteurs.

© Chambres d'agriculture - Les principales études ont été menées sur des cultures dérobées de tournesol, soja et sarrasin (ici en photo). La cameline et le sorgho grain ont également été explorés.

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