BASF veut accélérer le déploiement des offres combinatoires

Trois ans après le lancement de sa feuille de route agroécologique à l’horizon 2030, BASF France — division Agro poursuit sa trajectoire. Sur la campagne 2022-2023, la firme a notamment investi plus de 26 % de son chiffre d’affaires dans le déploiement des solutions phytosanitaires aux profils optimisés (digital, semences, biosolutions). Si, en 2022, ces solutions représentaient près de 5 % du CA, « notre ambition est d’atteindre les 25 % d’ici 2030, projette Jean-Jacques Pons, directeur général de BASF France — division Agro, lors d’une visioconférence jeudi 9 novembre. Une ambition qui peut paraître insuffisante, mais aujourd’hui, avec les éléments que nous avons et notre visibilité à dix ans, les alternatives ne suffiront pas à remplacer complètement les produits conventionnels. La transition passera surtout par la combinaison de solutions. »

Le plein d’innovations

Afin de développer son portefeuille de solutions durables, BASF mise sur sa substance active fongicide Revysol. Pour rappel, la firme a lancé en 2023 le fongicide betteraves Belanty, et lance pour 2024 Revydas sur colza. « Nous souhaitons étendre l’accès de Revysol aux agriculteurs en déployant la gamme », annonce Jérôme Tournier, responsable du pôle marketing cultures. Ainsi, des nouveautés fongicides à base de Revysol sont attendues pour 2024-2026 sur protéagineux, vigne et céréales.

Côté herbicides, BASF prévoit de déployer en 2024-2025 Passat Plus sur protéagineux, DMTA-P sur d’autres cultures, et de lancer en 2026-2027 Luxi G sur céréales. Deux nouveautés en traitements de semences arriveront également sur tournesol et céréales.

Accélérer le déploiement du biocontrôle

Fin 2022, les produits phytosanitaires représentaient 95 % du CA, laissant 4 % pour le biocontrôle. BASF souhaite multiplier par 2,5 % cette part afin d’atteindre les 10 % en 2030. « Aucune solution miracle ne va arriver dans les dix ans à venir, prévient Jean-Jacques Pons. La solution pour déployer le biocontrôle, c’est de le combiner avec du conventionnel pour accélérer son adoption auprès des agriculteurs. »

En ce sens, la société a rejoint l’Abba et espère que l’association « jouera le rôle de pont entre la recherche et le terrain ». BASF s’est également inscrit au programme Velco-A, destiné à évaluer une solution de biocontrôle dans le cadre du plan d’action « sortie du Phosmet ». De plus, la firme a obtenu l’homologation d’Asterion, une solution de biocontrôle colza contre sclerotinia et alternaria à base de cerevisane (paroi de levure de Saccharomyces cerevisiae). Sa commercialisation est prévue pour 2025-2026.

Réduire l’impact des phytos

Enfin, dans l’optique de réduire son impact lié à l’utilisation des produits phytosanitaires, la société a lancé trois plans de gestion responsable en 2022 et projette d’en développer trois autres d’ici 2030. L’objectif ? « Encadrer les molécules présentant une sensibilité particulière avec des mesures volontaires, allant au-delà des exigences de l’autorisation de mise sur le marché. »

De plus, pour réduire les émissions de GES, BASF a développé sa gamme d’inhibiteurs d’uréase avec l’arrivée, au printemps 2025, de Limus Perform. La nouveauté Vizura, inhibiteur de nitrification, sera testée en 2024 pour une utilisation avec les lisiers ou digestats de méthaniseurs. « Afin d’accélérer la diffusion de solutions pour la décarbonation des filières auprès des agriculteurs, nous avons lancé en France un certain nombre d'essais avec les agropartenaires », informe Jean-Marc Petat, directeur agriculture durable et communication (bientôt remplacé par Lucie Meyer). Sept coopératives et négoces sont concernés et quatre autres sont en discussion.