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L’AGPB vent debout contre le plan Ecophyto 2030

Éric Thirouin, président de l’AGPB, et Philippe Heusèle, secrétaire général, ont fait part à la presse, mercredi 17 janvier à Paris, de leur désaccord avec la feuille de route Ecophyto 2030 et de leur inquiétude vis-à-vis de la récolte de blé à venir.

À l’occasion d’un déjeuner de presse, mercredi 17 janvier, le président de l’AGPB, Éric Thirouin, n’a pas mâché ses mots vis-à-vis de la feuille de route Ecophyto 2030 : « J’y suis complètement opposé. »

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« Économiquement, c’est morose », introduisait Philippe Heusèle, secrétaire général de l’AGPB, lors d’un déjeuner de presse tenu mercredi 17 janvier. Seuls 10 % des producteurs de grandes cultures ont un revenu « convenable », les 90 % restants « vont ramer ». Alors pour ne pas ajouter de poids sur leurs épaules, l’AGPB est vent debout contre la surtransposition française.

Le Nodu n’est pas le bienvenu

Son président, Éric Thirouin, a été clair : il est contre la feuille de route Ecophyto 2030. « Nous allons dans le mur », a-t-il insisté. En ligne de mire, la distorsion entre le discours du président de la République et du ministre de l’Agriculture (« on ne mettra pas les agriculteurs dans l’impasse ») et la réalité du terrain. Le « en même temps franco-français ça suffit », s’est-il agacé.

Et l’un des points noirs de cette feuille de route, c’est l’indicateur Nodu (nombre de doses unités). « Il condamne le meilleur d’entre nous, s’est indigné Éric Thirouin. Car, si nous utilisons des solutions moins efficaces, nous allons réaliser plus de passages. Le Nodu, correspondant au nombre de traitements réalisés, va augmenter alors que nous changeons nos pratiques. Ce n’est pas représentatif des efforts qui sont faits et ce n’est clairement pas le bon indicateur pour progresser. » Selon l’AGPB, l’indicateur HRI-1, retenu par l’Europe, serait plus pertinent. Il s’agit de la quantité de substances actives vendues, pondérée par des coefficients liés à leur toxicité. En choisissant le Nodu, « on est dans la surtransposition française par rapport à l’Europe », a regretté Éric Thirouin.

« On est 100 fois plus surtransposés »

Une surtransposition également pointée du doigt dans le cadre des BCAE 2 (Bonnes conditions agricoles et environnementales) qui consistent à définir un zonage des zones humides et des tourbières. « Dans la majorité des États membres, le zonage défini affecte 0,3 % de leur SAU. En France, le zonage qui est sur la table représente 29 % de la SAU. Donc on est 100 fois plus surtransposé », souligne Éric Thirouin en appelant les céréaliers à manifester. « Il va falloir redescendre dans la rue pour se faire entendre et demander une cohérence entre le discours du président de la République et la réalité des faits », a-t-il prévenu.

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