Un projet breton pour réduire les phytos
Vendredi 22 mars a été officiellement lancé le démonstrateur Envezh, visant à développer les pratiques en matière de réduction des produits phytosanitaires sur le Centre Bretagne. Le projet, porté par le CNRS, s’appuie sur les acteurs des filières agricoles bretonnes, notamment Eureden, la Cooperl et GN Solutions, qui nous font part des motifs de leur engagement.
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C’est à Ploërmel (Morbihan) qu’a été présenté, vendredi 22 mars, le projet de recherche-action Envezh, « Alliance bretonne pour une réduction massive de l’usage des produits phytosanitaires de synthèse en agriculture et un déploiement accéléré de l’agroécologie ». Il s’agit d’un démonstrateur, pour massifier les initiatives allant dans ce sens, avec mesure des effets sur la qualité de l’eau. La cible est le bassin versant de l’Yvel, en Bretagne Centre. S’il est porté par le CNRS, 27 partenaires prennent part à Envezh, notamment Eureden, GN Solutions et la Cooperl.
Car comme l’expliquait Gérard Gruau, directeur de recherche CNRS-OSUR, à l’UMR Géosciences de Rennes, dans un webinaire, le 13 février dernier, « au cœur du projet se trouvent les acteurs des filières agroalimentaires de Bretagne ». À savoir des coopératives comme Eureden et la Cooperl, le négoce GN Solutions, la meunerie Paulic, le spécialiste des surgelés Ardo, celui des chips de pommes de terre Altho, Bretagne Plants et Merci les algues !
« Partager les bonnes pratiques »
L’idée, c’est de mettre tout le monde autour de la table pour réfléchir ensemble, sachant que beaucoup d’acteurs travaillent déjà sur le sujet. « Depuis la naissance du groupe Eureden en 2020, nous avons une démarche, “Cultivons autrement”, dont les enjeux sont globalement les mêmes que ceux d’Envezh », nous explique Guillaume Gasc, responsable innovation chez Eureden. Il met en avant l’intérêt de « partager les bonnes pratiques par et pour les agriculteurs et avec d’autres acteurs ».
Depuis une douzaine d’années, des groupes de progrès constitués d’agriculteurs de la coopérative testent et valident des solutions. « Nous pensons qu’Envezh est un moyen d’accélérer sur les aspects filière et couverture des risques », illustre-t-il.
« Un accélérateur et un facilitateur »
« Le démonstrateur est un accélérateur et un facilitateur, résume Frédéric Gaudin, à la tête de GN Solutions, qui compte parmi ses clients Ardo et Altho. Nous sommes rentrés pour deux raisons : on travaille déjà beaucoup avec l’écosystème du territoire, et on a un projet stratégique de produire de manière plus vertueuse en utilisant moins de produits phytosanitaires », avec une valorisation pour les agriculteurs.
Côté Cooperl, Bertrand Convers, délégué aux relations extérieures groupe, indique : « Ce démonstrateur sera pour nous un laboratoire grandeur nature où seront testées les différentes modalités d’itinéraires culturaux alternatifs. Le rôle de la coopérative sera de déployer les solutions qu’elle promeut auprès de ses adhérents, en restant attentif à l’approche économique de la démarche. Nous aurons l’occasion de tester des solutions telles que les biocontrôles, les biostimulants, les plantes compagnes ou le désherbage mécanique… »
Mesurer la création de valeur
Une évaluation du bilan économique en calculant la marge brute par hectare des cultures et une mesure de la création de valeur sur l’ensemble de la filière sont aussi prévues.
Le projet a été sélectionné parmi les huit lauréats de la seconde vague de l’AMI Démonstrateurs territoriaux des transitions agricoles et alimentaires. Il comporte une phase de maturation commencée au 1er janvier dernier pour une durée de 16 mois, suivie d’une phase de déploiement de cinq ans (budget prévisionnel : 19 M€).
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