Des leviers pour décarboner la production d’orge brassicole
Lors du colloque Orges brassicoles d’Arvalis, à Reims, jeudi 18 avril, Intercéréales a présenté les quatre leviers principaux pour décarboner la filière brassicole, dont 71 % des émissions de GES sont le fait de la production de l’orge.
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« Pour tendre vers les objectifs des accords de Paris, la filière brassicole a lancé deux chantiers en parallèle : le calcul de l’empreinte carbone et une feuille de route de décarbonation coconstruite avec l’État », explique Cécile Adda-Dailly, responsable RSE d’Intercéréales. L’ensemble de la filière céréalière française (jusqu’à l’expédition des produits finis) émet 27,5 Mt équivalent CO2, dont 71 % au niveau de la production des céréales (19,5 Mt).
La part de la production d’orge représente 16 %, soit 3,1 Mt. Sur ces 3,1 Mt, 37 % sont des émissions indirectes (93 % liés à la fabrication des engrais minéraux et organiques et 7 % à l’énergie) et 63 % sont des émissions directes (85 % de N2O et 15 % de CO2). « Par ailleurs, la tendance au stockage de carbone dans les sols en grandes cultures est de 0,16 t de carbone/ha/an. »
Légumineuses, génétique et azote
Pour réduire les émissions liées à la production de l’orge, la filière a identifié quatre leviers. « Tout d’abord, il est important de raisonner à l’échelle de l’exploitation en introduisant des légumineuses en cultures principales, en développant des cultures à bas niveau d’intrants et des couverts végétaux, en implantant des haies. On peut y ajouter la culture de Cive, non pas pour décarboner l’exploitation, mais pour produire une énergie décarbonée pour la société. Pour réduire les quantités d’azote utilisées, et donc les émissions directes de gaz à effet de serre, la génétique est un levier puissant pour améliorer l’efficience de l’azote. Il faudra également combiner le pilotage de l’azote avec des techniques de réduction de la volatilisation dans l’air (enfouissement, inhibition, forme d’azote moins émettrice). »
Limiter le surcoût
Enfin, dernier levier : la réduction des consommations énergétiques via l’écoconduite, le renouvellement du parc matériel avec des tracteurs moins énergivores, l’utilisation des bioénergies dans ces tracteurs. « L’objectif est avant tout de mettre en place des solutions économiquement équilibrées pour limiter le surcoût, car nous ne savons pas ce que les clients (notamment le consommateur) sont prêts à payer pour un produit décarboné », précise Jean-Philippe Jelu, président de Malteurs de France.
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