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La récolte de blé se profile sous les 27 Mt

Affectée par des précipitations abondantes et incessantes, la France accuse une chute drastique de sa production de blé tendre.

Deux estimations publiées coup sur coup par Veille au grain et Moisson Live envisagent une production française de blé tendre « catastrophique ».

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Estimée à 26,9 Mt par Veille au grain, voire à 26,5 Mt par Moisson Live, la récolte de blé tendre 2024 s’annonce « catastrophique », selon la terminologie utilisée par ces deux observateurs. Cette production, encore plus faible que celle envisagée dans les estimations d’Arvalis et d’Agreste de début juillet, serait même en deçà du niveau de 2016 (28 Mt), voire « la plus faible de ces 40 dernières années », selon la plateforme participative Moisson Live, créée à l’initiative de Cereapro, Terre-net, Sencrop et Farmr. Elle s’explique principalement par des conditions climatiques défavorables qui ont affecté à la fois les surfaces cultivées et les rendements.

Jusqu’à - 40 % de rendement

Car depuis l’automne dernier, la France a été affectée par des pluies incessantes. Une situation qui a entraîné une baisse des surfaces cultivées de 8 %, atteignant ainsi leur plus bas niveau depuis 35 ans. De plus, la fécondation des blés en mai, sous des conditions pluvieuses, a eu des conséquences néfastes sur le remplissage des épis.

« Les récoltes sont dorénavant réalisées à environ 50 % au sud de la Loire et progressent rapidement vers le nord de la France », indiquait par ailleurs Nicolas Pinchon, fondateur de Veille au grain, mercredi 14 juillet.

Les rendements chutent de 10 à 40 % selon les régions, avec une moyenne prévisionnelle de 63,5 q/ha pour Veille au grain, de 62 q/ha pour Moisson Live, toutefois supérieure au niveau de 2016 (54 q/ha).

Le PS et les exportations en berne

En termes de qualité, la baisse des rendements a permis de valoriser les apports azotés. Ainsi, les teneurs en protéines sont généralement au-dessus des moyennes, selon Veille au grain. Cependant, les poids spécifiques (PS) sont, dans la majorité des cas, inférieurs à 76 kg/hl, soit en dessous des niveaux requis pour la meunerie et l’export.

La France, traditionnellement exportatrice de 17 Mt de blé, dont 60 % vers pays tiers, va devoir réduire la voilure. Les exports internationaux chuteraient à seulement 6 Mt contre 9 Mt en moyenne ces dernières années. « Économiquement, toute la chaîne de valeur agricole va une nouvelle fois souffrir de ce manque de productivité », déplore Nicolas Pinchon.

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