64 q/ha… Tel est le rendement du blé tendre estimé par Arvalis et Intercéréales pour la campagne en cours. Ce chiffre serait en recul de 13 % par rapport à 2023 (74 q/ha) et représenterait un décrochage de 11 % par rapport à la moyenne des dix dernières années (72 q/ha). Il reste tout de même supérieur à celui de 2016, année particulièrement catastrophique (54 q/ha) et conduirait, en croisant avec les surfaces évaluées par Agreste à 4,243 Mha, à une production de 27,2 Mt.

Les raisons d’un rendement si faible ? « L’année a d’abord été marquée par des pluies régulières et continues du semis jusqu’à la récolte (+ 40 % en moyenne par rapport aux vingt dernières années), puis par une forte pression des adventices et des maladies, et enfin par une baisse du rayonnement affectant une grande partie du territoire (-7 % en moyenne) », souligne Jean-Pierre Cohan, directeur R&D d’Arvalis.
En ce qui concerne la teneur protéique, celle-ci se maintiendrait autour de 11,6 %, similaire à celle de 2023 et proche de la moyenne décennale.
Jusqu’à 20 % de volumes en moins dans l’Ouest
Du côté d’Agreste, les estimations sont un peu moins pessimistes et annoncent un rendement voisin de 69,9 q/ha, en baisse de 5,3 % par rapport à 2023. Avec une surface totale de 4,243 Mha, en diminution de 11 % au regard de l’an dernier, la production de blé tendre attendue devrait approcher les 29,7 Mt. Soit 15 % de moins qu’en 2023 (35 Mt) et 12 % de moins qu’en 2022 (33,7 Mt).
Le rendement du blé tendre diminuerait davantage en Pays de la Loire (-22,7 %) et Nouvelle-Aquitaine (-10,9 %) qu'en Normandie (-7,5 %), dans les Hauts-de-France (-6 %) et en Centre-Val de Loire (-5,6 %). Il serait stable en Bretagne (+ 0,1 %), et en légère hausse dans le Grand Est (+ 1,2 %) et en Bourgogne-Franche-Comté (+ 2,3 %).