Qualité sanitaire du blé : plus de peur que de mal
Selon notre enquête Agrodistribution-ADquation, 70 % des producteurs de blé tendre anticipaient une dégradation de la qualité sanitaire de leur récolte 2024. Les échos des OS rassurent.
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Le climat humide pendant la floraison a donné des sueurs froides aux agriculteurs en raison du risque élevé de fusariose et, par conséquent, de mycotoxines. Selon notre sondage Agrodistribution-ADquation, 70 % des producteurs de blé tendre anticipaient, fin juin à début juillet, une dégradation de la qualité sanitaire de leur récolte 2024. Cette inquiétude était particulièrement marquée dans le Nord-Est (83 %), en grandes cultures (77 %) et chez les producteurs possédant plus de 50 ha de blé tendre (83 %).
« Nous avons eu peur »
Toutefois, plus de peur que de mal puisque selon les OS, la qualité sanitaire des blés est bonne. En effet, les températures basses auraient plutôt favorisé le développementde Microdochium spp. qui ne produit pas de mycotoxines.
« Nous avons eu peur car il y a eu des pluies au moment de la floraison, en juin. Finalement, il n’y a eu aucun problème, ce n’est pas un sujet », rassure François Pignolet, directeur collecte chez Soufflet agriculture. Un constat partagé par Jean Simon, directeur général d’Atlantique céréales : « Le niveau de mycotoxines, c’était une grosse crainte parce que ce n’était pas toujours évident de réaliser les traitements avec les fortes pluies. Mais il n’y a pas eu de souci au niveau de la qualité sanitaire, c’est une bonne surprise. »
Aucun problème d’ergot non plus selon Aurélien Caurier, directeur général chez Sevépi : « Les agriculteurs ont eu peur car il y avait un fort salissement dû au désherbage limité par les pluies successives et, souvent, les mauvaises herbes, notamment le lupin, ramènent l’ergot. Mais nous n’en avons pas eu. »
Abaissement de la teneur en DON
À noter que depuis 1er juillet, le règlement européen 2024/1022 du 8 avril 2024, modifiant le règlement 2023/915 en ce qui concerne les teneurs maximales en déoxynivalénol (DON) des denrées alimentaires, est entré en vigueur. Ce réexamen a conduit à la réduction des niveaux de mycotoxines DON (Deoxynivalenol) en Europe. Désormais, le taux maximal de DON est passé de 1 250 µg/kg à 1 000 µg/kg de grains bruts pour le blé tendre et de 1 750 µg/kg à 1 500 µg/kg pour le blé dur. « Ce n’est pas facile de travailler avec une nouvelle norme, regrette François Pignolet. Elle est plus exigeante, et pour autant, on ne nous donne pas d’outils ou de leviers supplémentaires pour nous aider à réduire ce risque. »
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