Sept agriculteurs sur dix implanteraient un couvert après la récolte
D’après notre baromètre Agrodistibution-ADquation, 69 % des agriculteurs pensent semer des couverts végétaux cette année, contre respectivement 63 % en 2022 et 60 % en 2023. Les acteurs du marché confirment cette tendance à la hausse.
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Selon notre baromètre Agrodistribution-ADquation, 69 % des agriculteurs envisageaient début juillet d’implanter des couverts végétaux après la récolte 2024. Une proportion qui n’a jamais été aussi élevée depuis que nous sondons les agriculteurs sur cette thématique.
« Cette appréciation reflète ce que nous pouvons observer », réagit Sophie Fallières, chef marché couverts végétaux au sein du réseau Deleplanque - Saaten Union. Même s’il est encore un peu tôt pour préjuger de la campagne, la tendance devrait être positive car les conditions climatiques s’y prêtent. »
Une demande bien présente
Toujours d’après notre baromètre, trois quarts des producteurs semant cette année devraient maintenir les quantités de l’an passé. 14 % envisagent d’augmenter les surfaces.
« Sur notre secteur, la dynamique d’achat a été assez tardive mais la demande est là », souligne Édouard Varaigne, chef marché couverts végétaux chez Cérience, qui développe une nouvelle gamme de mélanges à semer à la volée pour les implantations précoces ou sous blé. De son côté, Sophie Fallières relève une demande croissante pour les légumineuses « en raison des bénéfices qu’elles offrent dans les rotations ». Si la dynamique d’achat était historiquement saisonnière, elle tend à se lisser sur l’ensemble de l’année. « Les périodes varient en fonction des stratégies », précise-t-elle.
Dans le Centre-Val de Loire, les semis ont déjà débuté, avec une préférence pour les mélanges. « Cette année, la couverture devrait être plus importante que l’an dernier, nos agriculteurs prenant de plus en plus conscience de l’intérêt agronomique des couverts », décrit Pascal Gaucher, responsable commercialisation des semences chez Axéréal.
L’implantation, le premier frein
Malgré tout, le frein principal reste l’implantation. Une étude a été menée par Semae, en collaboration avec ADquation, auprès de 20 agriculteurs à l’été 2022 sur leur niveau de connaissance et d’utilisation des plantes de services. Elle montre que la barrière principale à la mise en place de couverts concerne « des conditions de plus en plus souvent chaudes et trop sèches, défavorables à la levée », précise Dorothée Pye, secrétaire générale de la section Semences fourragères et à gazon chez Semae. Viennent ensuite une technicité exigeante, des contraintes pour les cultures principales et des interventions tracteur supplémentaires.
Le prix est aussi un facteur important. « Dans notre secteur, la rentabilité est assez faible, donc les agriculteurs privilégient des solutions à moindre coût », confirme Édouard Varaigne. « En moyenne en France, les agriculteurs investissent 35 à 40 €/ha pour un couvert, contre 80 à 100 €/ha aux Pays-Bas ou dans certaines régions allemandes, là où les cultures industrielles sont très présentes », souligne Sophie Fallières.
« L’enjeu est donc de leur apporter des données chiffrées sur la valorisation économique des couverts en semences certifiées pour encourager leurs achats », complète Dorothée Pye. Pour sensibiliser les étudiants de BTS agricoles, Semae organise à la rentrée, en partenariat avec la distribution, un concours « Plantes de services ».
Une marge de progression encore importante
Enfin, d’après notre sondage, 87 % des producteurs de grandes cultures et 89 % des agriculteurs du Nord-Est se disent prêts à semer après récolte. « Dans cette zone, nous remarquons une hausse de la demande en pur », note Édouard Varaigne. Cérience a alors démarré la sélection de vesce et d’avoine. Et pour se positionner sur de nouveaux marchés, l’entreprise a racheté en janvier le semencier Vandinter Semo, spécialisé dans le radis fourrager et la moutarde antinématodes.
Une stratégie qui fait sens pour Édouard Varaigne. « Dans une étude réalisée en juin 2024 auprès d’agriculteurs des quatre coins de la France, 31 % d’entre eux pensent augmenter leur quantité de couverts dans les 2-3 années à venir et 59 % maintiendraient leurs quantités actuelles », révèle-t-il. « La marge de progression est encore importante, abonde Pascal Gaucher. C’est pourquoi nous formons nos TC afin qu’ils proposent les couverts les plus adaptés aux besoins des agriculteurs. »
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