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L’AGPB chiffre une perte de 550 €/ha pour les céréaliers

« Les trésoreries des céréaliers sont dans le rouge », ont alerté Philippe Heusèle, secrétaire général, et Eric Thirouin, président de l'AGPB, jeudi 5 septembre, à l'occasion de la conférence de presse du syndicat à Paris.

Fruit de l’effet ciseau et d’une récolte catastrophique, la situation est « urgente » pour les céréaliers, selon l’AGPB qui a estimé un manque de 50 000 à 100 000 euros par exploitation, lors de sa conférence de presse, jeudi 5 septembre, à Paris.

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« C’est une vraie déflagration pour les exploitations dont on ne soupçonne pas encore toutes les conséquences », mettait en garde le président de l’AGPB, Eric Thirouin, lors de la conférence de presse de l’association spécialisée de la FNSEA, jeudi 5 septembre, à Paris. Face à une récolte 2024 catastrophique et à une situation politique instable, l’AGPB a fait part de ses inquiétudes.

La chute des rendements de blé tendre à 62 q/ha s’inscrit dans une orientation « inquiétante » amorcée depuis dix ans. « Cette tendance évoque une chute bien plus profonde et structurelle que nous vivons depuis des années, celle d’une véritable liquidation planifiée de l’agriculture française », appuie Eric Thirouin. L’AGPB dénonce la déferlante de réglementations, de restrictions et d’interdictions qui contribuent à l’érosion des surfaces. « En dix ans, nous avons perdu 1 Mha », regrette-t-il.

« Les trésoreries sont dans le rouge »

Mais la situation est d’autant plus critique que les céréaliers font face à un « effet ciseau extrêmement fort ». Pour la deuxième année consécutive, « les trésoreries sont dans le rouge », alerte Eric Thirouin. L’AGPB prévoit une perte globale de chiffre d’affaires pour les céréaliers de 3 Mds€. « Aujourd’hui, nous estimons qu’il manque entre 50 000 et 100 000 euros par exploitation », précise-t-il. En effet, avec un coût de production à 264 €/t (après déduction des aides Pac), un prix payé à l’agriculture de 175 €/t, le syndicat calcule une perte de 550 €/ha pour un céréalier moyen (130-150 ha).

Activer un PGE

Face à cette « situation d’urgence » et à l’absence de réponse à la suite des manifestations de cet hiver, l’AGPB appelle à un « réveil politique et à une révision de l’orientation des politiques agricoles ». Elle revendique également une dizaine de mesures, dont la plus impérative à mettre en place est l’activation d’un PGE (prêt garanti par l’État) agricole. Une mesure qui, selon Eric Thirouin, serait indispensable pour permettre à certains céréaliers de passer le cap aussi bien financièrement que mentalement.

Quant à l’assurance récolte, réformée en 2023, elle s’activera pour les agriculteurs les plus touchés, mais laissera de nombreux exploitants sans aide en raison d’une « franchise élevée », fixée à 20 %. Le syndicat souhaite améliorer le dispositif car, pour l’instant, en raison de son coût, seul « un tiers des céréaliers sont assurés ». L’AGPB pointe du doigt la lenteur des remboursements de la part prise en charge par l’Europe, ainsi que la moyenne olympique qui abaisse les rendements de référence, pénalisant davantage les producteurs.

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