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Les semenciers veulent continuer à investir dans la recherche

Olivier Paul, président de l'UFS, Rachel Blumel, directrice générale, et Rémi Bastien, vice-président, mercredi 13 novembre, à Paris.

Lors de sa conférence annuelle, mercredi 13 novembre, l’UFS a pointé différents sujets sur lesquels elle reste vigilante : le crédit impôt recherche, les semences traitées et les NGT.

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L’Union française des semenciers (UFS) a présenté ses priorités pour 2025 lors d’une conférence de presse, mercredi 13 novembre, à Paris. Elle appelle notamment au maintien de l’innovation variétale via le crédit impôt recherche (CIR). Ce dernier est à nouveau discuté dans le cadre du projet de loi de finances 2025. « C’est une véritable épée de Damoclès, difficile à gérer pour nos organisations qui investissent sur un temps long », insiste Rémi Bastien, vice-président de l’UFS. Le CIR ne représente pas moins de 100 M€ pour le secteur semencier sur les 400 à 450 M€ investis dans la recherche (11 % du chiffre d’affaires total).

« Au cours de ces dernières années, insiste le syndicat, ce crédit d’impôt a permis de renforcer les moyens de recherche sur le secteur semencier […] et a participé à l’attractivité de sociétés étrangères sur le territoire français. » Pour Rémi Bastien, « sans ce soutien, la France pourrait perdre son leadership en recherche variétale ».

Demande de clarification sur les semences traitées

Autre sujet sur lequel l’UFS est vigilante : les semences traitées. En effet, elle déplore « l’émergence d’une assimilation entre les semences traitées et les produits phytos » quand il s’agit d’exporter. Selon Rachel Blumel, directrice de l’UFS, cette assimilation observée depuis dix-huit mois aurait des « impacts préjudiciables pour l’ensemble de la chaîne agricole ». Le ministère de la Transition écologique demande de déclarer désormais les semences traitées en « mélange de produits phytosanitaires ». S’applique donc la réglementation propre aux produits phytos en plus de celle sur les semences pour tous les opérateurs agricoles et industriels exerçant au moins une activité de production, d’utilisation, de stockage, de circulation ou d’export de semences traitées. L’UFS demande donc une clarification sur le sujet. En parallèle, la France n’a désormais plus la dérogation lui permettant d’exporter des semences produites avec des substances interdites dans l’Union européenne, mais autorisées dans les pays de destination. Seule l’Espagne a conservé cette dérogation. Les semenciers demandent donc au gouvernement de les accompagner dans la recherche d’alternatives.

Dossier sur les NGT bloqué

Concernant les nouvelles techniques d’édition génomique (NGT), l’UFS regrette que le dossier n’avance pas au niveau européen. En effet, les États membres ne sont pas tombés d’accord sur le texte proposé par la Commission européenne en juillet 2023 et validé par les députés début 2024. Et la présidence hongroise actuelle n’est pas très favorable au projet de texte. « Des variétés issues de NGT commencent à être mises sur le marché, mais pas en Europe, déplore Rémi Bastien. Or il faut absolument ces types d’outils pour répondre aux défis qu’on nous donne. » Et Olivier Paul, président de l’UFS, de poursuivre : « Aujourd’hui, sans avoir une visibilité certaine, c’est difficile d’investir sur les NGT. Nous le faisons tous, mais dans des proportions très limitées. »

Faire connaître le parcours de la semence

Pour améliorer la compréhension des sujets de la semence auprès des politiques, l’UFS a mis en place sur son site internet une « expérience interactive », montrant le parcours de la semence de sa création à son usage local. Cette plateforme a été lancée le 7 novembre dernier, lors de l’assemblée générale de l’UFS qui fêtait ses 15 ans d’existence.

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