Comment relancer les filières bio et Siqo ?
Mercredi 27 novembre, La Coopération agricole a convié des acteurs de l’amont à l’aval pour une réflexion sur l’avenir des produits bio ou issus de filières sous signes de qualité (Siqo).
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En 2024, 27 % des exploitations agricoles sont intégrées dans des filières sous Signes d’identification de la qualité et de l’origine (hors bio) pour 1 191 produits commercialisés. « De 2013 à 2021, le chiffre d’affaires des Siqo a progressé en moyenne, selon les filières, de 25 à 40 % par an, avant une hyperinflation généralisée en 2022 qui a induit une baisse de la demande », présente Sylvain Reverchon, directeur adjoint de l’Inao. En 2022, le chiffre d’affaires des Siqo était de 33,6 Mds€, et celui de l’agriculture biologique atteignait 12 Mds€ en 2023.
Côté bio, une légère reprise de la demande a été constatée depuis septembre 2023. « Cette dynamique s’explique par la fin du cycle de l’hyperinflation, avec des augmentations de prix à la consommation qui repassent sous la barre des 2 % en août 2024, ainsi qu’un regain d’intérêt sur la question des pesticides », souligne Fabien Foulon, consultant Retail & Detail.
Viser une occasion de consommation
Pour François Lacome, administrateur chez FedeLis (Fédération label rouge, IG et STG), la relance des Siqo passera par « une communication grand public et une meilleure protection » de ces appellations. L’accessibilité des produits sur l’ensemble des circuits de distribution (RHD notamment) est à revoir, et un soutien de fort de l’État est attendu (sur le label rouge en particulier).
Pour Frédéric Milgrom, président du cabinet B2C Advisors spécialisé dans les stratégies de croissance commerciale pour la transformation et la distribution alimentaire, « il est important de viser un moment de consommation, sur lequel un nombre important de consommateurs veulent ponctuellement se faire plaisir ». La Maison Tino, connue pour ses plats préparés familiaux, a par exemple récemment développé des plats cuisinés individuels pour les repas du midi, 55 % d’entre eux étant pris seuls.
Côté consommateurs, Jean-Yves Guyon, représentant de l’association Consommation, Logement, Cadre de vie (CLCV), a tenu à souligner que « l’alimentation n’est pas une consommation ordinaire mais un acte d’achat implicite et sacralisé ». D’où l’importance, selon lui, de « sortir de l’image de “Martine à la ferme” » et bien clarifier ce que sont les Siqo et ce qu’ils impliquent.
La contractualisation, un « levier essentiel » à la Cavac
Quant à la Cavac, 10,7 % de son activité est générée par le bio. Cette réussite est due à une diversification des productions dès 1998. « Un levier essentiel a été la contractualisation pour pérenniser la production en bio et Siqo, même en temps de crise », souligne Alban Le Mao, responsable filières bio à la Cavac.
Pour relancer une dynamique d’achat de Siqo, l’Inao a lancé, du 30 novembre au 7 décembre, une campagne de communication, via les réseaux sociaux et la diffusion de recettes par des influenceurs, ainsi que de l’affichage dans les magasins.
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