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Les livraisons d’engrais minéraux en recul de 7 % en 2021-2022

Delphine Guey et Florence Nys, présidente et déléguée générale de l’Unifa, mardi 8 novembre à Paris. © R. FOURREAUX

Lors de sa conférence de presse annuelle, ce 8 novembre à Paris, l’Unifa a fait état d’un fort retrait à nouveau des livraisons d’engrais minéraux la campagne passée. Les perspectives pour 2022-2023 sont peu encourageantes.

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Les statistiques de l’Unifa pour la campagne 2021-2022 ont été dévoilées, mardi 8 novembre à Paris. Globalement, 10,8 Mt d’engrais et d’amendements minéraux basiques (AMB) ont été livrés à la distribution la campagne passée, soit un recul de 5 % en un an.

Seulement 2,7 % pour les azotés simples

Dans le détail, les engrais minéraux et organo-minéraux sont en retrait de 7 %. L’élément azote ne baisse que de 7,7 %, alors qu’il avait chuté de 18,1 % en 2020-2021. En revanche, le P205 et le K20 subissent en un an des décrochages de 23,2 % et de 23,7 % respectivement, « à des niveaux historiquement faibles, relève Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa. La situation commence à devenir très très critique. »

Au global, les engrais composés NP, NK, NPK et organo-minéraux sont en chute de 18,6 % alors que les engrais simples sont relativement moins affectés : de 2,7 % pour les azotés simples à 15,4 % pour les engrais simples K et Mg.

A contrario, le soufre et magnésium augmentent, respectivement de 7,8 et 5 %, à la faveur d’une demande accrue pour ces éléments dans les formulations. Les livraisons d’AMB progressent aussi de 1,8 %. « Ils n’ont pas subi la même inflation, beaucoup moins forte et retardée », explique Florence Nys.

« Les prix sont trop élevés »

La campagne actuelle ne devrait pas être mieux lotie, après une morte-saison bien morne. « Malheureusement, on se retrouve dans une situation relativement semblable à la campagne précédente et nous constatons encore un retard des achats cette campagne, du même ordre que l’an dernier à la même période, poursuit Florence Nys. En septembre, le taux de couverture des agriculteurs était inférieur de 20 % par rapport à une campagne classique, même si on ne sait plus ce qu’est une campagne classique puisque c’est la troisième fois en quatre ans que les livraisons baissent fortement. »

L’Unifa a souhaité rappeler qu’il n’y avait « absolument pas de pénurie ni de problème d’approvisionnement », avec des usines « tout à fait opérationnelles ». Juste que « les prix sont trop élevés et les agriculteurs attentistes ». Une situation que l’Unifa ne voit pas s’améliorer significativement avant deux ou trois ans, délai après lequel la distribution pourra commencer d’ailleurs à voir arriver des engrais décarbonés.

« Extrêmement optimiste » sur la décarbonation

« On est extrêmement optimiste à ce sujet, mais il faut accélérer le déploiement de ces innovations sur le territoire national », appuie Delphine Guey, présidente de l’Unifa, qui en appelle aux pouvoirs publics. Car « cette crise énergétique, qui pousse les entreprises vers une indépendance dans leur approvisionnement, les freine en même temps dans la transformation de leurs process et leur transition environnementale », ajoute Florence Nys.

Renaud Fourreaux

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