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Les mélanges ont la cote

Panam propose à partir de 2021 des mélanges de variétés de maïs riches en huile, dentées et bien nanties en antioxydants.

Lancés il y a trois ans en blé, les mélanges de semences font des émules, et concernent désormais le maïs.

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Longtemps réticents à l’idée de commercialiser des mélanges de semences, les sélectionneurs ont fini par suivre leurs collègues d’autres pays européens, et depuis 2004, les mélanges de variétés sont autorisés en France pour les espèces fourragères. Leur autorisation s’est ensuite étendue il y a trois ans aux céréales, et en particulier au blé tendre. Ils ont représenté selon l’enquête FranceAgriMer 11,9 % des semis en 2019, « mais restent marginaux en semences certifiées, seulement 59 000 q en 2019 », constate Philippe Silhol, du Gnis. « En semences de ferme, ils sont beaucoup plus importants avec 20 % des semis en mélange et de fortes disparités selon les régions, 80 % dans la Sarthe par exemple, très peu dans la Marne », estime Sylvain Ducroquet, président du Staff, syndicat des trieurs à façon. Comme ils commençaient à être pratiqués régulièrement par des agriculteurs, des semenciers ont eu l’idée de proposer pour les semis 2021 des mélanges « prêts à l’emploi » en maïs.

Des maïs associés surtout en élevage

« Comme les mélanges sont autorisés en céréales et que le maïs est une céréale, nous avons profité de cette possibilité offerte par la réglementation pour mettre à la disposition des agriculteurs des mélanges préétablis de deux variétés de maïs que nous avons appelés V2Max, explique Fabrice Chevalier, chef de produits maïs chez Semences de France. Ce sont des associations bien étudiées en termes de précocité et de complémentarité. Les variétés sont aussi choisies pour que les semences soient de même poids de mille grains. » Il estime que de proposer des mélanges prêts à l’emploi a surtout comme avantage de faciliter le travail des agriculteurs. Pour lui, ce sont surtout les éleveurs qui cherchent à associer plusieurs variétés de maïs dans la même parcelle. « Leur objectif est de permettre à leur culture de mieux résister aux aléas climatiques et de constituer, lors de l’ensilage, des silos plus homogènes, indique-t-il. On sait que les vaches laitières sont toujours perturbées lorsque le silo passe d’une variété à une autre. »

Panam Energy Seeds a aussi lancé des associations de maïs fourrage, composées de deux ou trois variétés, avec un hybride riche en huile de sa gamme RH +, une variété dentée et un maïs riche en antioxydants ou maïs anthocyanes. « Nous estimons que ces associations constituent une innovation de rupture pour les éleveurs, avance son PDG, Frédéric Poujaud. Ce nouveau concept offre une sécurité de rendement, un double apport d’énergie sous forme d’amidon et d’huile, et une amélioration de l’état sanitaire du troupeau. » Selon lui, les antioxydants des variétés anthocyanes, protègent les acides gras insaturés de l’oxydation et participent ainsi à une meilleure conservation du silo. « De nombreux distributeurs s’intéressent à cette nouvelle offre, poursuit-il. Il est très probable que les associations génétiques de maïs vont connaître le même engouement que pour les céréales à paille et les couverts végétaux. »

Pas encore possible en oléagineux

En colza, le fait de semer une variété très précoce, notamment ES Alicia, en même temps que la variété que l’on souhaite implanter, s’est aussi bien développé pour réduire la pression des insectes au printemps. « Cet automne, 200 000 ha ont été ensemencés avec ES Alicia en France, contre 170 000 ha l’an dernier, précise Célénie Besse, chef de produits chez Lidea. Mais nous sommes obligés de vendre ES Alicia en petite dosette de 100 000 graines, à côté des autres variétés, car nous ne sommes pas encore autorisés à vendre de mélanges en oléagineux. C’est dommage car disposer du mélange tout prêt serait beaucoup plus pratique pour l’agriculteur. »

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