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NÉGOCE Soufflet, cap sur les filières

Didier Thierry, DG de Soufflet Agriculture et Jean-Michel Soufflet, président du directoire(à droite) prévoient de développer en particulier, les filières bio, blés tracés et pois chiche.Le président assure : « Nous avons tout entre nos mains pour réussir, depuis la semenceen passant par le contact avec les agriculteurs jusqu'à des places de leader dans les industries. »A. RICHARD

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«Les filières deviennent aujourd'hui un véritable must et elles doivent encore être renforcées », a indiqué Jean-Michel Soufflet, président du directoire du groupe éponyme, le 29 mai lors d'une convention à Chartres. Le groupe Soufflet accentue le développement de ses filières, en raisonnant non plus de la fourche vers la fourchette, mais de la fourchette vers la fourche. « Aujourd'hui, c'est le consommateur qui drive. L'agriculture doit s'adapter davantage aux exigences sociétales et environnementales »,note Didier Thierry, directeur généralde Soufflet Agriculture.

200 000 tonnes de blé tracé

En blé, Soufflet a déjà mis en place des filières spécifiques avec des industriels, comme Harmony Lu depuis 2010, McDonald's depuis 2015, St Michel ou Barilla. Pour les artisans boulangers, il a lancé « Baguépi farine responsable », en février. Les magasins Leclerc seraient aussi intéressés par une farine tracée. Ainsi, entre 2005 et 2018, les tonnes de blé tracé ont été multipliées par dix, de 20 000 à 200 000 t. Un des objectifs de ces filières est de rééquilibrer la répartition de la valeur ajoutée, avec une prime pour l'agriculteur, qui est soumis à un cahier des charges. « L'objectif est de valoriser l'impact des surcoûts liés à la filière dans les prix de vente auprès du consommateur », précise Marc Auclair, directeur général de Neuhauser, filiale spécialisée du négociant dans la boulangerie-viennoiserie. En effet, ces montages de filières demandent des investissements importants. L'entreprise s'est, par exemple, dotée d'un centrede R & D et marketing sur la filièreblé-farine-pain : le Pole Bakery Soufflet.

Equipements spécifiquesdans les silos et les moulins

Des silos sont aménagés pour du stockage sans insecticide, et avec de nombreuses petites cellules pour alloter davantage. C'est le cas du silo de Pézarches en Seine-et-Marne. « C'est plus cher en investissement, mais indispensable pour valoriser la filière », note Jean-Michel Soufflet. Le concept s'étend également aux moulins. Celui de Corbeil-Essonne (Essonne) va être totalement revu à la suite de la disparition des marchés export, en particulier en Afrique centrale. Sa capacité va être réduite, de 1 300 t à 900 t, mais legrand nombre de cellules permettrade développer des « farines filières ».

En orge, le leader mondial de la malterie avec vingt-huit usines dans le monde,va continuer son développement àl'international, avec les projets de construction de deux nouvelles malteries en Bulgarie et en Ethiopie. Si 80 % de la production de malt est exportée, Soufflet développe aussi des filières régionales pour les microbrasseurs, comme le malt des Hauts-de-France ou d'Ile-de-France. Enfin, après le succès des lentilles, le collecteur souhaite développer la filière pois chiche. Un marché de niche de quelques centaines d'hectares aujourd'hui, maisqui pourrait se développer rapidement dans le Berry, la Bourgogne notamment.

Aude Richard

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