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RÉCOLTE 2010 Du blé plus rare et cher

Les volumes se situent en deçà des niveaux atteints l'an passé, mais les collecteurs s'y retrouvent côté qualité et côté cours.

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Le millésime 2010 s'annonce moins prometteur que les deux précédents, mais au final le pire ne se sera pas produit. Les récoltes sont certes décevantes, notamment dans les terres superficielles du nord de la France, mais les inquiétudes se sont estompées en cours de moisson. Il est vrai qu'après un hiver froid et long, un mois d'avril sec et des températures froides en mai, le coup de chaud de juin a failli porter l'estocade finale. Pourtant, si les rendements sont très hétérogènes, la récolte 2010 de blé se distingue par une qualité plus que convenable, sécurisée par une anticipation au détriment de la moisson de colza dont la maturité était inégale (les rendements vont du simple au double).

Des silos délestés à la dernière minute

Au sud, même si les rendements sont aussi disparates, les OS peuvent être satisfaits. A la coop de Bollène-Barjac, les volumes de blé dur sont de 40 % supérieurs à l'an dernier, liés pour moitié à la hausse des surfaces et pour l'autre, à celle des rendements. Des blés à PS très élevés, sans mitadins, avec néanmoins des taux de protéines un peu bas, obtenus grâce un climat favorable. En revanche, les blés durs ont souffert en régions Centre et Poitou-Charentes. " Grâce à l'attraction du marché export, les capacités de stockage près des zones portuaires ont été libérées pour réceptionner la moisson 2010, note Anne-Laure Paumier, de Coop de France-métiers du grain. Ce qui n'est pas forcément le cas dans l'intérieur des terres, pénalisé par les difficultés de fret ferroviaire. " Jean-Michel Bodin, des Ets Bodin (Indre-et-Loire), est pourtant apaisé : " Le dynamisme des dégagements en juin nous a sauvés, d'autant que la moisson n'est pas arrivée trop précocement. " Et l'optimisme des exportateurs français perdure, avec le retrait annoncé en août de la Russie sur le marché export. L'acheteur public égyptien est même revenu sur sa décision de ne charger du blé qu'en un seul port pour des bateaux de 60 000 t. En clair, du blé peut à nouveau être chargé partiellement à Rouen. L'effondrement des taux de fret reste néanmoins préoccupant, car ils n'avantagent pas l'origine française sur son bassin d'exportation.

Le marché à terme fait le plein

Et avec les déboires de la récolte russe, les cours se sont raffermis cet été. Ce qui ne va pas dans le sens de la fluidité du marché. Si les OS ont marqué des positions sur le marché à terme, " plus personne ne veut vendre sur le physique ", indiquait fin juillet, Martin Mick, du négoce Stophytra. La situation semble s'être débloquée en août. Les capacités d'exportation françaises fonctionnent à plein. Les producteurs, ayant peiné à prendre des décisions en début de campagne, semblent revenir au marché. Le prix d'acompte, revenu sur le devant de la scène depuis deux campagnes, va-t-il tenir le choc ? Tout cela pouvant encore retomber comme un soufflé…

Renaud Fourreaux

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