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La montée en gamme piétine

Le bio marque le pas cette année et les filières demandent l’affichage de l’origine des viandes pour soutenir l’élevage hexagonal.

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La loi EGalim comme le cadre européen Farm to Fork insistent sur la montée en gamme des productions agricoles, envisageant un passage de la SAU européenne à 25 % en bio. Mais la question de la valorisation et de l’ajustement de la production à la consommation n’est pas toujours résolue. Ainsi le bio, après les fortes croissances des années précédentes (multiplié par deux toutes productions confondues en 5 ans), marque le pas. Biolait a même lancé cet automne un appel aux consommateurs pour qu’ils soutiennent les éleveurs laitiers. En août 2021, les ventes d’œufs bio ont reculé de 3 %, alors que ceux des poulets élevés au sol (catégorie 2) ont progressé de 13 %. Deux projets d’usines d’aliments bio, celui du groupe Michel et celui de la Cafel (Loué) en commun avec l’Ucab (Le Gouessant), sont reportés d’au moins un an.

Lancement d’Un baromètre RHD

La restauration collective est un des secteurs qui doit soutenir la montée en gamme avec l’obligation de servir au moins 50 % de produits de qualité, dont 20 % de bio dès 2022. Elle peut toutefois générer une contraction du marché des viandes, le repas végétarien étant l’un des outils pour assurer le financement de la montée en gamme. Mieux connaître ses pratiques devient donc un élément clé pour toutes les productions animales et leur amont. L’ensemble de la restauration (collective et commerciale) fait d’ailleurs cet automne l’objet d’une étude inédite portée par France­AgriMer et l’Agence bio. L’objectif est de mesurer la quantité et la qualité des denrées achetées. Ce baromètre RHD, lancé en novembre 2021 pour une première restitution attendue début 2022, devrait être pérennisé par la suite.

Les filières volailles (lire encadré) et porcs demandent déjà que l’origine des viandes soit toujours indiquée afin de soutenir les productions nationales. En porcs, les flux d’importation (21 %, surtout des pièces comme les épaules) et d’exportation (30 %, surtout des pièces comme les oreilles, les queues et les pattes) sont différents de ceux de la volaille, qui souffre des importations massives. Mais la filière demande que soit indiquée l’origine des porcs sur la viande fraîche (25 % de la consommation) et sur la charcuterie (75 %) qui, souvent, affiche « fabriqué en France ». « La situation est critique, explique Anne Richard, la nouvelle directrice de l’interprofession Inaporc. Les éleveurs de porcs sont pris en ciseau entre la hausse des prix des matières premières, et donc de leurs aliments, et la baisse des cours du porc. L’origine France permet de tempérer un tout petit peu la crise. »

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