Le retour des variétés anciennes avec Secobra

Aurore, orge brassicole inscrite dans les années soixante par Secobra Recherches, va avoir droit à une seconde vie pour répondre à une demande des brasseurs, notamment artisanaux. « La tendance actuelle dans les fermes brasseries ou chez les brasseurs locaux est de vouloir relocaliser la production d’orge. Les variétés anciennes peuvent alors présenter un intérêt pour cette relocalisation ou produire des bières de récolte », relate Maxime Costilhes, délégué général chez Brasseurs de France. Lors d’une étude, 75 % des brasseurs interrogés ont manifesté cet intérêt.

Pour les semis 2020

Secobra Recherches ressort une liste d’orges brassicoles anciennement cultivées qui doivent repasser des épreuves pour une nouvelle mise en marché : période d’évaluation de deux à trois ans, puis un an au Geves pour être inscrites sur la liste C du catalogue national officiel. C’est ainsi qu’Aurore a été réinscrite en janvier 2019 afin d’être prête pour les semis 2020. En orge d’hiver, les premiers semis pourront être envisagés en 2021 ou 2022. « Nous reprenons la description de la variété il y a cinquante ans pour repérer les bonnes plantes. Nous regardons leur adaptation aux attentes technologiques de la filière et nous développons un test sensoriel avec l’IFBM », ajoute Florent Cornut, responsable développement.

Cependant, l’essor est limité dès le départ puisqu’une variété ancienne ne peut pas dépasser les 150 ha en cultivé en France, selon des règles du Geves. Vu la petitesse de ce marché, Secobra Recherches compte assurer la production de semences. Et pour la commercialisation de ces orges, rien n’est vraiment calé. Il est question de travailler surtout avec les grands malteurs qui font du maltage à façon (pour des lots de 50 t minimum, soit 10 ha).

Hélène Laurandel