LOGISTIQUE Régénération capillaire
Le processus de revitalisation, voire de sauvetage, des voies ferrées capillaires est en marche. Et les OS mettent désormais la main au portefeuille.
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Plus personne n'y croyait, tant la situation du réseau capillaire était critique il y a encore deux ou trois ans. Lors de la suppression en 2014 de la dotation de l'Etat consacrée à la rénovation des lignes capillaires, Coop de France avait d'ailleurs tiré la sonnette d'alarme. Gérées en dilettante et vouées à fermer pour raison de sécurité, ces 2 000 à 3 000 km de lignes uniques, vieillissantes, non électrifiées pour la plupart, représentent pourtant près de 10 % du réseau ferroviaire national. Et 180 entreprises dont la moitié exerçant dans les métiers du grain, y sont embranchées. C'est dire l'importance de ce réseau pour la filière.
Sept lignes « céréalières » prioritaires
Depuis, les choses ont bougé, RFF est passé dans le giron de la SNCF, et la nouvelle entité SNCF réseau l'affirme : le trafic n'est pas encore reparti mais l'hémorragie est endiguée. Conditionné à l'engagement financier des chargeurs, un programme de pérennisation de treize lignes (dont sept ayant une activité céréalière), a été décidé en 2015 : deux en Lorraine, deux dans le Centre, une en Aquitaine et un important programme en Champagne-Ardenne qui vient d'être lancé fin avril (lire AD n° 271, p. 11). A raison de 2 € la tonne transportée pendant cinq ans, les OS champardennais vont lever 9 M€ pour cofinancer la maintenance de huit lignes. En région Centre, les travaux de rénovation sont déjà terminés sur la ligne Vendôme-Montoire, où Axéréal a investi 1,5 M€. Pour la bonne cause : ce sillon a désormais trente ans devant lui. Quant à la ligne Blois-Villefrancoeur, elle devrait être opérationnelle fin juin. Agrinégoce, désormais dans le giron d'Axéréal, a déboursé 1,3 M€. Ça va mieux donc, pourrait-on dire pour reprendre la formule du moment... En tout cas, la dynamique est là. Et SNCF réseau est déjà en train de préparer un deuxième programme de travaux pour l'automne. La région Centre Val-de-Loire devrait en faire partie, car elle prévoit de débloquer 11 M€ dès 2017 en vue de rénover quatre nouvelles lignes dans le Loiret et l'Eure-et-Loir, « en partenariat » avec les chargeurs.
Des investissements avec parcimonie
Si les élus et SNCF réseau se félicitent de ce type de partenariat public-privé, les OS ne s'estiment pas dans leur rôle. A l'instar d'Axéréal, qui par la voix de son président Jean-François Loiseau, ne souhaite pas se lancer à fonds perdus dans cette démarche : « Face à l'immobilisme de l'Etat, nous avons été obligés d'investir. Mais je formule le voeu que cette initiative reste exceptionnelle. Ce n'est pas aux entreprises de financer les lignes de chemin de fer ou la remise en état des routes. » Et pourtant, il faudra sûrement faire avec !
R. F. et A. R.
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