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Centre La Scael se mobilise face à la crise

Cédric Burg, à gauche, directeur de la Scael, et Philippe Voyet, le président, proposent des décalages de paiement des appros et une aide à la trésorerie aux adhérents de la coopérative.© A. RICHARD Cédric Burg, à gauche, directeur de la Scael, et Philippe Voyet, le président, proposent des décalages de paiement des appros et une aide à la trésorerie aux adhérents de la coopérative.© A. RICHARD

Devant l'ampleur de la moisson catastrophique, la coopérative de l'Eure-et-Loir met en place un plan d'action pour soutenir ses adhérents et les aider à investir dans la prochaine campagne.

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Comme partout dans la région Centre, les rendements en Eure-et-Loir sont décevants, avec des moyennes autour de 60 q/ha en orge d'hiver (-20 % par rapport aux rendements historiques), 33 q/ha en colza (-15 %), 55-60 q/ha en blé tendre (-30 %). C'est le blé dur qui est le plus touché avec des rendements entre 15 et 30 q/ha, soit 70 % de perte par rapport à d'habitude, et une qualité hétérogène avec des PS autour de 70, un mauvais temps de chute de Hagberg et un taux de protéines autour de 18 %. « Une partie des blés durs n'est pas commercialisable selon les normes habituelles », indique Cédric Burg, directeur de la Scael.

Avec de tels rendements, comment honorer les contrats ? « Pour le marché intérieur, il est encore trop tôt pour évaluer la qualité du blé tendre, et surtout appréhender l'attitude des clients. Le travail de tri et d'allotement sera déterminant. Pour l'exportation, nous devrons nous adapter, différentes réflexions sont en cours. Ce qui est important, c'est que nous gardions nos clients pour l'année prochaine », souligne Philippe Voyet, le président de la coopérative eurélienne.

Décalage de paiement

Face à la crise, la coopérative eurélienne donne des moyens à ses adhérents pour qu'ils puissent investir dans la prochaine campagne. Elle propose un décalage de paiement des intrants de 120 jours, à la place de 30 jours habituels, sans frais. Les semences pourront être payées à la moisson de 2017. « Les grains fusariés risquent de compromettre les qualités germinatives des semences de ferme. Nous souhaitons que les agriculteurs puissent utiliser les semences certifiées, sans que cela ne pèse sur leur trésorerie », explique Philippe Voyet, président de la Scael.

Avance de trésorerie

Du côté de la commercialisation, même démarche. La coopérative propose une avance de trésorerie contre un engagement de livraison. L'objectif est de laisser les agriculteurs libres de saisir les opportunités de marché et non de vendre leurs céréales par besoin de trésorerie. La Scael avait déjà anticipé les éventuelles difficultés de ses adhérents en activant le dispositif Trésagri, 100 € par tonne engagée, dès le mois d'avril.

D'autres actions pourraient suivre, comme le souligne Cédric Burg, directeur général de la Scael. « Nous pourrons proposer d'autres dispositifs en lien avec les organisations professionnelles du département, ou d'autres coopératives. La crise est tellement grave qu'il faudra que l'on s'adapte en temps réel, en travaillant tous ensemble. »

Aude Richard

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