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Accompagner la culture de la silphie

Sous la houlette du négoce HADN et de la société Silphie France, cette culture pérenne et très peu gourmande en phytos gagne des hectares en méthanisation et en ensilage.

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La silphie va-t-elle révolutionner l’agriculture ? Avec une production annuelle pouvant atteindre 20 t/ha de matière sèche, cette plante pérenne (20 ans) ne connaît, semble-t-il, ni ravageur ni maladie. Elle est très peu gourmande en fertilisants et ne requiert aucun phyto une fois la culture implantée au bout d’un an. Silphium perfoliatum est par ailleurs très résistante à la sécheresse et à l’hydromorphie. Tout cela en fait une plante écologique à végétation estivale active et qui participe donc à la régulation bioclimatique. « Nous avons identifié que la culture peut apporter des solutions pour environ 15 % de la SAU française soumise à des contraintes comme l’engorgement en eau, les dégâts de sanglier, la sécheresse, le butinage des abeilles, les zones de non-traitement, de captages… », explique Amédée Perrein, gérant du négoce HADN et pionnier du développement de la culture en France. Il a recensé 3 100 ha en 2021 et en prévoit 6 000 à 7 000 ha en 2022.

La plante peut être ensilée pour être valorisée en méthanisation ou bien en élevage (lire ci-contre). En culture biologique, la silphie pourrait avoir tout son intérêt pour sécuriser le système fourrager.

La silphie mérite cependant d’être très bien accompagnée. La première année, notamment, peut être décourageante pour les agriculteurs. Pour mieux encadrer cette culture en pleine croissance, HADN et ses partenaires distributeurs ont décidé de créer Silphie France. Cette société a aujourd’hui l’exclusivité de la vente des semences (variété Abica).

Le semis est réalisé au semoir monograine en pur ou associé à du maïs. Son implantation lente et sans solution de postlevée, mis à part contre les graminées à l’automne, en fait une culture assez salissante la première année. Elle est bien souvent broyée comme une luzerne pour lui permettre de repartir et d’étouffer ses concurrentes. Ensuite, elle colonise le milieu et devient très étouffante avec un couvert de 3 à 4 m de haut. Le coût d’implantation est très élevé à 1 800 €/ha. Certaines agences de l’eau proposent des aides. L’intérêt écologique de la silphie pourrait à l’avenir ouvrir la voie à d’autres soutiens.

Alexis Dufumier

© ALEXIS DUFUMIER - La première année, la plante s’installe et n’est pas récoltée.

© ALEXIS DUFUMIER - Le semis avec du maïs répond au salissement et au manque de production en année une.

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