Baromètre Agrodistribution-ADquation L’assurance récolte, une pratique loin d’être généralisée
Dans notre enquête Agrodistribution-ADquation, et alors que se dessine une généralisation de l’assurance, nous avons testé à la fois quelle est la proportion d’assurés à date et qui sont leurs assureurs. Les résultats en détail.
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« Nous allons créer le système de l’assurance récolte français », a annoncé Emmanuel Macron lors d’un déplacement aux Terres de Jim, à Corbières-en-Provence (Alpes-de-Haute-Provence), vendredi 10 septembre. À l’origine de cette annonce, le rapport du président du groupe de travail relatif à la gestion des risques et de l’assurance récolte, Frédéric Descrozaille, qui milite pour une généralisation du recours à cette assurance.
« Commercialisée depuis 2005, l’assurance multirisque climatique est un produit qui n’a jamais trouvé son marché, constate ce député du Val-de-Marne. Elle ne convainc pas les agriculteurs, ne rémunère pas les assureurs et coûte cher à l’État. » Mais qu’en est-il exactement sur le terrain ? Les résultats de notre baromètre Agrodistribution-ADquation nous éclairent sur le comportement des agriculteurs en la matière.
60 % des céréaliers concernés
Cette enquête ADquation réalisée en juillet révèle ainsi que 40 % des agriculteurs ont souscrit une assurance multirisque climatique au cours de la campagne 2020-2021, stable par rapport à l’année dernière. Et cela ne signifie pas que 40 % des surfaces sont couvertes.
Ce chiffre est plus élevé pour les agriculteurs exerçant principalement en grandes cultures (60 %), pour ceux résidant dans le nord-est de la France (54 %) et ceux ayant plus de 150 ha de SAU (52 %). Au contraire, la proportion descend à 16 % pour les éleveurs, à 27 % pour les agriculteurs exerçant dans l’Ouest et à 29 % pour ceux qui travaillent principalement avec un négoce.
On apprend aussi à travers ce sondage que 90 % des agriculteurs ayant une assurance récolte l’ont souscrite auprès d’un assureur traditionnel (Groupama, Pacifica), 7 % auprès d’un courtier assurance, et 3 % auprès de leur distributeur via Bioline Insurance, devenue Atekka mardi 21 septembre. Le néo-assureur affirme connaître « une croissance très forte année après année » pour compter aujourd’hui 30 distributeurs, plus de 1 000 agriculteurs et plus de 100 000 ha couverts.
Le projet de loi examiné en janvier
Et Antoine Poupart, son président fondateur, est confiant pour l’avenir : « Il y a un vrai consensus des acteurs de la filière qui fait que cette volonté d’aller vers une généralisation ira au bout. » Même si, avertit et rappelle Frédéric Descrozaille, « une grande partie des agriculteurs ne veut pas entendre parler d’assurance obligatoire ».
Le ministre de l’Agriculture va présenter mi-décembre au conseil des ministres un projet de loi qui sera examiné à l’Assemblée nationale en janvier.
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :