Un nouvel indicateur de la santé des sols
À l’occasion de la journée mondiale des sols, la fondation Earthworm a annoncé la création du « premier indicateur de la santé des sols », reposant notamment sur la teneur en humus.
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La fondation Earthworm a annoncé la création du « premier indicateur de mesure de la santé des sols », à l’occasion de la journée mondiale des sols qui s’est tenue le 5 décembre. La fondation est à l’initiative du projet Sols vivants, un collectif de scientifiques, d’agriculteurs et d’acteurs économiques engagés pour accompagner et accélérer la transition vers une agriculture régénératrice, améliorant « la santé des sols, la prospérité et la résilience des agriculteurs et, in fine, la santé de tous ».
Ce nouvel indicateur, coconstruit par un comité de scientifiques, praticiens et agriculteurs, allie rigueur scientifique et praticité terrain. « Auparavant, seule la fertilité chimique était mesurée et celle-ci était étroitement liée à la vente d’engrais », analyse la fondation. « Aujourd’hui, les regards se tournent vers la teneur en matière organique (humus = carbone), son influence sur la fertilité et la qualité des sols, sur leur vulnérabilité, leur adaptation au changement climatique, explique Pascal Boivin, chercheur à l’Hépia à Genève. La santé des sols passe avant tout par des sols dont la teneur en humus est bonne, et c’est pourquoi nous avons établi cet indicateur, qui permet d’accompagner la transition agricole et la séquestration de carbone. »
Trois paramètres agrégés
« La qualité d’un sol étant la résultante combinée de ses propriétés physiques, chimiques et biologiques, l’indicateur de la santé des sols cherche à agréger les évaluations de ces trois paramètres. Il vise également à obtenir un indicateur de résultat, simple, peu coûteux, validé par la recherche et les agriculteurs, explique la fondation. Cet indicateur combine des paramètres comme le taux de matière organique, argile, test de la structure du sol, pH. »
Chaque parcelle obtient ainsi un score A, B, C, D, E, F témoignant de l’état de santé du sol. « Avec un tel score, personne n’est exclu. Un même agriculteur peut avoir dans sa ferme des parcelles A et d’autres D ou E. Cet indicateur permet d’aider à la décision pour commencer à améliorer la conduite du sol. À cela, nous greffons un modèle de calcul du stock de carbone. »
Vers la transformation des filières
Depuis maintenant plus de vingt ans, la fondation Earthworm est engagée dans la transformation des filières agroalimentaires et forestières, en travaillant notamment en collaboration avec les entreprises, les fournisseurs, les agriculteurs et les acteurs techniques et du territoire.
Le travail est plus particulièrement engagé dans les Hauts-de-France et en Champagne avec des entreprises comme Nestlé, Bonduelle, ou Lidl, mais également avec des acteurs agricoles moteurs sur le sujet, comme Noriap et Soufflet. « Tout l’enjeu est de structurer les filières afin de créer de la valeur ajoutée pour les agriculteurs, pour nos adhérents : nous accueillons positivement le fait de s’engager dans un projet collaboratif qui intègre tous les maillons de la chaîne, de l’amont vers l’aval, qui intègre les problématiques des agriculteurs dès le départ, plutôt que d’imposer aux agriculteurs un nouveau cahier des charges, commente Philippe Florentin, DGA de Noriap. C’est un projet qui est pris dans le bon sens, mais également très structurant. »
Lucie PetitPour accéder à l'ensembles nos offres :