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Une étude met à nu les coûts logistiques de la filière céréalière

« Force est de constater qu’il existe peu, voire pas du tout de données détaillées et publiquement disponibles sur la décomposition des coûts de la chaîne logistique des céréales », justifient les auteurs de l’étude. © R. FOURREAUX

FranceAgriMer a publié le 20 novembre une étude portant sur l’évaluation des coûts de la chaîne logistique céréalière française, alors que les collecteurs sont amenés à repenser leur dispositif de collecte et le fonctionnement de leur supply chain.

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Cette étude, réalisée par les cabinets Ceresco (ex-Blezat consulting) et Systra pour FranceAgriMer et Intercéréales, vise à décomposer et à estimer les coûts au niveau des différents maillons de la chaîne logistique de quatre céréales (blé dur, blé tendre, orge, maïs), depuis leur récolte jusqu’à leur destination commerciale, en vue d’identifier des leviers de compétitivité.

« Même si la filière semble assez compétitive sur ce point par rapport à ses concurrents (notamment par rapport à l’Ukraine et la Russie), il est nécessaire de s’interroger sur le modèle économique des différents points de cette supply chain et sur le maintien de sa compétitivité à l’avenir, justifient les auteurs de l’étude. Force est de constater qu’il existe peu, voire pas du tout de données détaillées et publiquement disponibles sur la décomposition des coûts de la chaîne logistique des céréales. »

Le stockage en OS autour de 10 €/t

L’étude entre en résonance avec l’objectif de la filière céréalière, inscrit dans son plan de filière publié à la suite des EGalim, d’améliorer sa compétitivité en vue de « gagner plus de 15 €/t sur le prix Fob ».

Les principaux résultats chiffrés de cette étude font état d’un coût du transport primaire de céréales pendant la collecte (hors transport par l’agriculteur, hors primes d’approches) de 4,50 €/t en moyenne pondérée (entre 2,80 et 14 €/t), un coût de stockage et de travail du grain de 10,30 €/t en moyenne (entre 6,40 €/t et 15 €/t), et un coût du stockage à la ferme de 10,90 €/t (entre 5,20 et 13,50 €/t).

Une synthèse des flux typiques met en lumière les coûts logistiques pour huit itinéraires logistiques, allant de 20,50 €/t pour un blé tendre de Normandie exporté à Rouen, à 51 €/t pour un blé dur ou un maïs rhônalpin à destination de l’Italie.

Segmentation et séparation : les OS sous pression

« Ce travail d’inventaire et de description des postes de coût, conclut l’étude, suggère qu’il y a peut-être plus de facteurs de hausse de coût en perspectives que de leviers de réduction à mobiliser. » En effet, les OS doivent s’adapter à la diversification croissante de l’offre, à la segmentation de la demande (développement du bio, des variétés pures, etc.) et la multiplication des cahiers des charges (sans insecticides de stockage, CRC, etc.).

« Ceci est d’autant plus sensible que les activités de collecte des OS semblent peu génératrices de marge (voire déficitaires) et que la séparation du conseil et de la vente viendra mettre à mal la possibilité de réaliser une péréquation entre les activités déficitaires et bénéficiaires. »

Pour approfondir le sujet, consulter cette étude de 65 pages sur l’évaluation des coûts de la chaîne logistique céréalière française ainsi que notre dossier de mai-juin 2019 « Réinventer la chaîne du grain ».

Renaud Fourreaux

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