Export de blé : changement imminent du cahier des charges algérien
Thierry de Boussac, trading manager chez Lecureur, et représentant le Synacomex au conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer, a annoncé le 16 septembre, s’attendre à une modification du cahier des charges de l’office algérien d’achat des blés, sans doute dès le prochain appel d’offres.
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Cela fait deux campagnes qu’une épée de Damoclès plane sur les exportations de blé français vers l’Algérie. Mais cette fois-ci, Alger semble avoir fait le grand saut. « On attend un changement du cahier des charges algérien pour le prochain tender (NDLR : appel d’offres) qui devrait arriver courant septembre », a lâché Thierry de Boussac, trading manager chez Lecureur et représentant le Synacomex (syndicat national du commerce extérieur des céréales) au conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer qui tenait sa conférence de presse mensuelle le 16 septembre.
Une ouverture de fait au blé russe
« Pour nous, et on en a été informé par France export céréales, c’est entériné par le gouvernement algérien qu’il y a un changement de cahier des charges, mais je n’en connais pas le teneur. » Thierry de Boussac imagine néanmoins que le taux maximum de grains punaisés va être relevé à 0,5 %. Ce qui ouvrirait de fait le marché algérien au blé russe. Jusque-là, le cahier des charges étatique de l’OAIC collait davantage au blé français du fait de la relation historique entre l’Algérie et la France.
Et de tempérer l’effet de cette décision : « Certes il y a une modification du cahier des charges, mais la teneur de cette modification peut très bien ne pas être si désavantageuse que ça pour le blé français, car historiquement la meunerie algérienne travaille avec du blé français, selon des méthodes de panification à la française. » Par ailleurs, la France reste une origine intéressante pour l’Algérie de par la proximité géographique et l’homogénéité des qualités. « Historiquement, le blé français respecte le cahier des charges, alors que les autres origines, on a toujours des interrogations. Il y a toujours un avantage du blé français. »
Des achats de blé français seulement de 1,5 à 2,5 Mt
Compte tenu de la mauvaise récolte française, l’export de blé tendre vers les pays tiers ne dépasserait pas 6 à 6,5 Mt, moins de la moitié que la campagne dernière. Sur ce total, Thierry de Boussac avance une prévision d’exportation vers l’Algérie de 1,5 à 2,5 Mt (contre plutôt 5 Mt historiquement). Soit un niveau proche de celui attendu vers la Chine cette année, dont les achats sont très dynamiques. « Nous estimons que la Chine achètera sur la campagne 1 à 2 Mt de blé français, elle en a déjà acheté 800 000 à 900 000 t. » Mais, « ça ne durera pas ad vitam aeternam ». L’Algérie étant un partenaire jugé plus rassurant.
« Le moindre niveau d’export sur l’Algérie cette campagne est principalement due à la baisse de la production française. Si nous revenons à une production autour de 35 Mt, je suis certain que la France occupera 60 % de parts de marché en Algérie à nouveau. »
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :