Damien Lacombe : « La coopération laitière a tenu bon »

Lors de la conférence de presse de rentrée de La Coopération agricole laitière, le 3 septembre, le président Damien Lacombe a tout d’abord salué la « réactivité » des coopératives laitières pendant la crise du Covid-19. « Elles ont fait face dans des conditions difficiles, malgré un absentéisme allant jusqu’à 15-20 % dans certaines zones, pour continuer à collecter le lait et préserver les outils de production tout en mettant en sécurité le personnel. »

Des prix du lait en 2020 proches de ceux de 2019

Les coopératives ont également peu formulé de demandes de prêts garantis de l’État, « pour conserver leur capacité de décision » et notamment, pour être sûres de pouvoir distribuer des ristournes aux adhérents. Elles ont aussi peu bénéficié des dispositifs d’accompagnement aux entreprises car « notre secteur a tenu bon ». Exceptées certaines d’entre elles, notamment dans le Massif central, qui ont souffert de la baisse de consommation des produits AOP.

Et même si les entreprises ont peu tiré parti en France de l’activation du stockage privé au niveau européen, cette mesure a permis de stopper la spirale déflationniste des prix du lait. « L’équilibre de marché est fragile mais en progression par rapport au printemps », estime Damien Lacombe. Une légère dégradation du prix moyen du lait en 2020 est attendue, mais à un niveau pas très éloigné de celui de l’année dernière.

Les coopératives ont néanmoins enduré des surcoûts liés aux achats d’équipements de protection individuelle, au stockage ou aux prestations de maintenance et de nettoyage. En outre, 76 % des 240 coopératives ont versé à leurs salariés la « prime Macron » afin d’« encourager les salariés à venir travailler ».

Relancer les investissements

En revanche, « la plupart des coopératives se sont mises en posture prudentielle », en limitant leurs investissements. Ce qui est un sujet de préoccupation pour la suite, de même que les incertitudes sur la reprise de l’export et de la restauration collective, laquelle représente 32 % des volumes pour les coopératives laitières.

Damien Lacombe compte d’une part sur le plan de relance économique et de soutien à l’investissement, présenté ce jeudi 3 septembre, et d’autre part sur la loi EGalim comme garde-fou des négociations commerciales. Si des hausses de tarifs ont été consenties par les enseignes concernant les marques nationales ces deux dernières années, « il est absolument nécessaire de terminer le travail pour les MDD, implore Damien Lacombe. Un pas décisif doit être franchi pour faire en sorte que la filière reste attractive ». En 2018, la coopération laitière a perdu 7 % d’exploitations.