Congrès 2019 La FC2A Nord-Est à l'écoute de la génération du « mieux manger ! »
Le 26 avril à Reims, la fédération du commerce agricole et agroalimentaire Nord-Est a voulu replacer le commerce dans la recherche de valeur ajoutée pour la filière alimentaire. Avec une volonté affichée de mieux répondre aux attentes des consommateurs.
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Au cours de son congrès, qui a réuni 300 participants, la FC2A a tenté de comprendre l'évolution de la consommation alimentaire à l'échelle de la planète et chez nous, en France. « Le monde a besoin de notre production agricole, pas de produits végans et bio que demandent les bobos parisiens, mais tout simplement de nos produits, nos céréales, notre viande de porc, estime l'économiste Philippe Dessertine. En octobre 2019, nous serons 7,777 milliards d'habitants sur la planète, c'est entre 75 et 80 millions de plus chaque année. » Pour lui, la France est associée à la qualité, c'est suffisant, il n'y pas besoin d'aller plus loin. « Le changement de leadership économique des États-Unis vers la Chine va constituer pour nous des opportunités de marché incroyables », indique-t-il. Pour lui, une quatrième révolution industrielle, dont les premiers pas sont le digital et l'intelligence artificielle, est engagée. L'agriculture sera forcément concernée. Cette révolution va conduire à une disparition de la grande distribution, et peut-être même des villes !
Nourrir les générations nomades
« En France comme chez nos voisins d'Europe de l'Ouest, la dernière génération aspire à mieux manger », analyse de son côté Pascale Hebel, directrice du pôle du Credoc. Après les générations rationnement (20 ans en 1942), réfrigérateur, robot électrique, hypermarché, low cost et internet, on est maintenant passé aux générations nomades (20 ans en 2012) et « mieux manger ! » (20 ans en 2022). » Répondre à ces attentes nouvelles en travaillant en filière, permet à certaines entreprises de recréer de la valeur. C'est l'expérience positive qu'ont par exemple conduite le négociant François Cholat, dans l'Isère, ou le Moulin de Signy-l'Abbaye, dans les Ardennes.
« Il faut passer à l'offensive »
« On a laissé se désindustrialiser la France, n'en faisons pas autant avec l'agriculture », ajoute quant à lui Frédéric Carré, président de la FC2A. Malheureusement, pour lui, de nombreux signaux ne vont pas dans le bon sens, des importations qui progressent plus vite que les exportations, des décisions comme pour le Canal Seine Nord Europe qui mettent des années à être prises, des taxes aux entreprises toujours plus élevées… « Une nouvelle dynamique est en marche au sein de notre structure, annonce-t-il. En matière de communication, nous sommes jusqu'à présent sur la défensive, il faut passer à l'offensive. Nos entreprises vont monter en gamme avec les démarches HVE et RSE. L'emploi est également une priorité, et nous allons tisser de nouveaux partenariats. » Quant à l'activité céréalière, « le négoce représente désormais 2,6 milliards d'euros dans la région Nord-Est, précise Jean-Jacques Vaesken, président de Négoce Nord-Est. Il rassemble 50 entreprises et 3 000 salariés. »
Blandine Cailliez
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