ETATS GÉNÉRAUX DE L'ALIMENTATION Premier bilan jugé correct
Coops et négoces portent un regard assez positif sur le bilan du premier chantier qui va aboutir rapidement à une loi.
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Déroulement correct du chantier, bonne écoute des propositions, des pistes de solution... Les deux organisations représentatives des coopératives, Coop de France, et du commerce agricole (négoce), FC2A, dressent un bilan plutôt positif du premier chantier des EGalim. « Un mouvement collectif est en route au bénéfice de tous avec des acteurs qui n'avaient pas l'habitude de se côtoyer. Les EGalim ont, en outre, imprimé une méthode pour participer à la montée en gamme de productions plus durables », commente Damien Mathon, délégué général de la FC2A.
Lors de son discours du 11 octobre, Emmanuel Macron a tiré les premières grandes lignes de l'agriculture française de demain qui devraient s'accompagner de mesures législatives (loi, ordonnances) sur le premier semestre 2018.
Plusieurs propositions retenues
S'il est prêt à tout mettre en oeuvre pour que les agriculteurs puissent vivre du prix payé avec, entre autres, une contractualisation bâtie sur les coûts de production, il demande au secteur agricole de renforcer la transition vers un nouveau modèle agricole et alimentaire, intégrant plus d'écologie, de qualité et de traçabilité.
Ces défis devraient être relevés avec de nouvelles dispositions concernant notamment les relations commerciales avec la grande distribution. « Certaines de nos propositions ont été retenues telles que le relèvement du seuil de revente à perte, l'encadrement des promotions, la révision de la clause de renégociation pour intégrer rapidement les hausses de prix. Nous souhaitons aussi un changement de comportement des acheteurs dans une logique d'achats responsables et la réécriture du livre IV du code du commerce, auquel la DGCCRF va s'atteler, pour clarifier le texte sur les délais de paiement, les CGV... », détaille Pascal Viné, délégué général de Coop de France. Par ailleurs, si la coopération agricole soutient la création d'OP commerciales avec transfert de propriété (qui pourraient finir en coopératives), de son côté, la FC2A insiste sur la nécessité de « n'imposer aucun modèle organisationnel aux producteurs. On respecte le modèle coopératif, mais il n'est pas le seul. »
Toutefois, des lacunes sont pointées par Pascal Viné, « sur la place à l'international pas assez approfondie dans le discours du président et sur le besoin d'un gros effort de soutien politique et financier à la R & D pour maintenir notre compétitivité ». Coops et négoces sont prêts à accompagner les transitions écologique, sociale et numérique, « si on nous en donne les moyens pour remplacer ce qui est supprimé sans accroître la pénibilité du travail, et que le marché soit rémunérateur », précise le délégué de Coop de France. Tandis que la FC2A espère « une cadence raisonnable filière par filière ». Emmanuel Macron a fixé un rendez-vous fin décembre ou en janvier pour exposer le bilan final.
Hélène Laurandel
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