COLLECTE Des protéines encore limites

Avec la sécheresse et la canicule, les opérateurs s'attendaient à un recul significatif des volumes. Au final, la moisson française de blé tendre n'aura jamais été aussi élevée (lire p. 50). De quoi peser sur le taux de protéines ? Alors que l'objectif visé reste de 11,5 % et que depuis le 1er juillet, les OS ont obligation de proposer aux agriculteurs un barème de prix en fonction du taux de protéines, et de leur communiquer les résultats des lots livrés, FranceAgriMer et Arvalis annoncent des moyennes comprises entre 10,5 et 11,5 %.

Dilution ou pas ?

Avec pour seul commentaire que « selon les bassins de production, le dernier apport d'azote n'a pas toujours pu être totalement valorisé en raison de l'absence de pluie au moment de l'intervention. L'effet dilution a, par ailleurs, joué à plein en raison des rendements élevés. »

« 10 quintaux gagnés, c'est 0,9 % de protéines en moins », soulignait de son côté Arvalis lors d'une intervention « Concilier rendement et protéines » aux Culturales. Même si certaines voix sur le terrain contestent cette relation négative. Quoi qu'il en soit, 2015 ne marquera pas le point d'inflexion de l'érosion de ce critère protéines, tombé à 11,1 % l'an dernier. Il risque même d'être pire, au regard des résultats partiels au 20 août de l'enquête qualité menée par Arvalis et FranceAgriMer.

Seulement 46 % des échantillons (avant travail des OS) présentaient en effet un taux de protéines supérieur à 11 %. Alors même qu'il manquait encore 27 % des échantillons à analyser, en particulier dans les zones intérieures situées au nord de la Seine, où sont attendus les résultats les plus hétérogènes. Bien que les autres critères (Hagberg, PS et force boulangère) soient excellents, les protéines tirent vers le bas la grille de classification des blés : 46 % des blés uniquement sont donc classés Premium (A1) ou Supérieur (A2).

Renaud Fourreaux