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Lait Le terroir enchante le client chinois d'Isigny

La prime à la race normande a été étendue hors zone AOP en concertation avec l'associé et client chinois H&H Biostime, a annoncé Daniel Delahaye, DG de la coopérative d'Isigny Sainte-Mère, le 12 avril en assemblée générale. © A. DUFUMIER

Le client en poudre de lait infantile, H&H Biostime, souhaite notamment intégrer plus de race normande dans les troupeaux. C'est ce qui ressortait de l'assemblée générale de la laiterie d'Isigny, vendredi 12 avril.

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« Depuis mes débuts sur le marché du lait infantile, je voulais valoriser la Normandie, son terroir et son histoire. Aujourd'hui, nous avons trouvé avec notre associé et client H&H (Biostime) une oreille attentive à ce discours », s'est ainsi félicité Daniel Delahaye, directeur général d'Isigny Sainte-Mère, le vendredi 12 avril en assemblée générale. Le directeur confiait en effet avoir tenté depuis toujours de valoriser dans les laits infantiles « quelque chose en plus » que des profils en acides gras, acides aminés, vitamines et minéraux.

Une prime à la race normande élargie

L'intérêt du terroir pour H&H s'était déjà fait ressentir il y a deux ans, avec un investissement de 25 millions d'euros pour faire la publicité en Chine de son approvisionnement privilégié sur le territoire normand. Aujourd'hui, l'associé chinois est impliqué plus intimement encore dans le territoire car il pousse à de plus fortes proportions de race normande dans les troupeaux, avec une prime à la race normande qui est élargie à l'ensemble du territoire de collecte de la coopérative, y compris en dehors de la zone sous appellation d'origine protégée. Cet attachement aux spécificités locales n'est pas complétement désintéressé. La race normande est connue pour comporter des effectifs importants de vaches homozygotes A2A2. Une particularité qui intéresse particulièrement le marché asiatique, car les laits issus de ces vaches sont jugés mieux assimilables, notamment pour les populations asiatiques qui tolèrent souvent moins bien le lactose.

Un résultat net de 26 millions d'euros

Pour favoriser ce critère, la laiterie a mis en place une prime à la revente de génisses A2A2 entre coopérateurs. Ainsi, des synergies inattendues sont aujourd'hui trouvées entre les filières d'appellation d'origine protégées contraignantes quant à la présence d'un effectif de race normande minimum dans les cheptels et les intérêts commerciaux à l'export vers l'Asie dans le secteur du lait infantile. La diversification dans le lait infantile à l'export, notamment vers la Chine, a continué d'être payante en 2018. La laiterie a en effet dégagé l'an passé un chiffre d'affaires de 411 millions d'euros, en hausse de 10 % par rapport à 2017. Le résultat net est en progression, lui aussi, de 12 %, à 23 M€, avec une rentabilité nette de 5,6 %.

Construction d'une nouvelle unité de séchage

Isigny parvient aujourd'hui à saturation de ses outils de séchage de lait infantile et 2019 sera une année pour aller chercher des gains de productivité. En parallèle, les travaux de construction d'une nouvelle unité de séchage pour le lait infantile ont démarré courant mars. Cet investissement de 65 M€ pourrait être finalisé d'ici le deuxième semestre de 2020. La demande en lait infantile est forte et, par ailleurs, cet investissement permettra d'encore mieux équilibrer l'équation laitière de la laiterie.

Alexis Dufumier

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