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Occitanie  Les coops préparent le renouvellement des générations

Lionel Autipout, adhérent de Val de Gascogne, projette de se lancer dans l'élevage ovin, pour compléter ses cultures céréalières et son élevage bovin. Il est accompagné par Fabienne Gilot, responsable élevage ovin de la coop. © F. JACQUEMOUD Lionel Autipout, adhérent de Val de Gascogne, projette de se lancer dans l'élevage ovin, pour compléter ses cultures céréalières et son élevage bovin. Il est accompagné par Fabienne Gilot, responsable élevage ovin de la coop. © F. JACQUEMOUD

Coop de France Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon organisaient, le 22 mai, au centre Inra de Toulouse Auzeville (Haute-Garonne), un colloque sur le renouvellement des générations. D'intéressants témoignages ont été apportés.

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Le monde agricole change et les coopératives doivent s'adapter. « Aujourd'hui, un jeune qui s'installe ne le fait plus pour reprendre l'exploitation familiale, comme ça a été le cas pendant longtemps, explique François Purseigle, sociologue des mondes agricoles et professeur à l'INP-Ensa Toulouse. Il s'agit d'un entrepreneur qui a souvent eu une expérience professionnelle antérieure et qui a fait le choix de devenir exploitant. La cooptation par les pairs dans le métier devient plus importante que la filiation. » Face à ces mutations, les coopératives mettent au point des outils pour attirer les jeunes qui veulent s'installer et les aider.

Installation progressive grâce au tutorat

A Montpeyroux, dans l'Hérault, la cave coopérative Castelbarry a mis en relation un vigneron qui voulait partir progressivement à la retraite et un jeune Néerlandais, Arnout, ex-salarié pendant quinze ans dans le privé, qui voulait travailler les vignes. Le jeune homme a d'abord acheté 4 hectares au cédant, puis 3 hecta­res l'année suivante. Actuellement pluriactif, il s'installera entièrement, début 2018, en reprenant encore 6 hectares d'un autre domaine viticole, que la coop a elle-même rachetés pour que ces vignes ne se perdent pas.

Le jeune vigneron a bénéficié de trois ans de tutorat du cédant, de ses conseils, du prêt de son matériel et d'un espace dans son hangar pour stocker gratuitement son propre matériel. Arnout a choisi de travailler en coopérative, car il a besoin d'avoir des « collègues » autour de lui et de l'appui de la cave pour avancer.

Une charte pour les jeunes

De son côté, Capel propose une « charte installation jeunes » qui se décline en cinq points : accueil, prise en charge du capital social lié à l'activité, outils pour faciliter la trésorerie, bourse de services et accès prioritaire à tous les contrats de filière dans un contrat pluriannuel. Quinze jeunes bénéficient de cette charte chaque année, qui est une bonne entrée en matière pour prendre contact avec les JA.

« Nous avons besoin d'échanges entre la coop et les JA, afin de connaître leur vision de l'avenir, indique Damien Fraysse, JA administrateur de la coop. Cette charte m'aide beaucoup à accompagner la nouvelle génération. Nous avons aussi créé une commission JA au sein de Capel, dans laquelle nous avons intégré les jeunes cadres et salariés de la coop. C'est eux qui ont l'expérience du terrain qui sont les yeux de la structure. C'est important de les intégrer. »

Conforter les exploitations

Enfin, Val de Gascogne vient de mettre au point un OAD pour la création d'ateliers ovins chez les céréaliers des plaines du Sud-Ouest qui doivent permettre l'aide à l'installation de jeunes et la pérennisation des exploi­ta­tions. Cette nouvelle activité apportera de la matière organique pour fertiliser les cultures et permettra d'utiliser des bâtiments vides et amortis et des prairies souvent peu valorisées.

« Nous testons ce modèle chez les éleveurs de notre GIEE, confie Fabienne Gilot, responsable filière ovine de la coop. Ceux-ci seront chargés d'expliquer le métier aux candidats éleveurs et serviront de tuteurs. L'idée est d'être en filière qualité, avec des races rustiques ou prolifiques. L'agriculteur peut choisir de garder son troupeau sur l'exploitation toute l'année ou de transhumer. Des visites d'élevages et d'estives se feront cet été pour aider les candidats à trancher. »

Florence Jacquemoud

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