Login

Normandie Tirer le fil de l’export

Avec un accès privilégié à la voie d’eau, les entreprises de la région tentent de trouver de nouveaux marchés, notamment vers le grand export.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

L’année 2019 des coops et des négoces normands a été marquée par la nécessité de se diversifier sur le marché intérieur et de trouver de nouveaux débouchés ou de se consolider sur le chemin du grand export. Ainsi, malgré une excellente récolte engrangée en 2019, le secteur normand des grandes cultures est en pleine mutation. Les systèmes économiques basés sur les « Scop » (surfaces en céréales et protéagineux), qui avaient déjà été mis à mal par la dérégulation des marchés et la volatilité des prix, doivent faire face également à une grande volatilité des rendements. Ce constat pèse déjà dans les choix d’investissements et sur les plans de construction de silos. Par ailleurs, le contexte global des métiers de l’appro est fragilisant, ce qui donne lieu à des rapprochements. C’est ainsi que le mariage d’Interface céréales et de Cap Seine a donné naissance au groupe NatUp, qui enregistre cette année son premier exercice plein, sous le régime de l’union. Les entreprises exposées à l’appro et à la collecte sont toutes incitées à revoir leur business model en faveur d’une plus grande diversification de leurs activités.

Quinoa et pois chiche au menu

Les cultures spécialisées comme le lin fibre, les légumes, la betterave sucrière n’offrent pas des débouchés indéfiniment extensibles. La fermeture programmée de la sucrerie de Cagny (Calvados) dès la fin du premier semestre 2020 va même se solder par une baisse de la diversité des assolements. De nombreux OS expérimentent avec plus ou moins de succès des cultures à valeur ajoutée, comme l’orge de brasserie, le pois chiche, le quinoa, la lentille, le chia, etc. Des filières bio se structurent, notamment au travers de Biocer (partenaire NatUp) et de la coopérative de Creully. La diversification se réalise aussi par des investissements de croissances interne et externe dans les outils de transformation, les activités liées à l’élevage, les circuits courts, la distribution rurale grand public.

Fin 2019, de nouvelles perspectives à l’exportation se profilent également. De nombreux investissements réalisés par le port de Rouen (près de 200 M€), premier port européen d’exportation des céréales, devraient porter leurs fruits rapidement. L’arasement du chenal démarré en 2012 devrait être finalisé. Cela diminuera encore les coûts dits de « fobbing » qui sont déjà les plus faibles d’Europe.

dynamiques laitières positives

La région Normandie connaît une dynamique positive de sa production laitière. Les quatre coops en présence poursuivent des stratégies différentes, sans rapprochement à l’horizon. La vocation exportatrice de la région semble devoir s’affirmer à moyen et long termes et plutôt vers le grand export. Les projets d’investissement sont globalement orientés en ce sens, notamment dans la poudre de lait infantile. Ainsi, la coop d’Isigny monte en puissance sur ce secteur. Les Maîtres laitiers du Cotentin ont investi, eux, dans la fabrication de lait infantile liquide. La coop continue, par ailleurs, de compter sur des synergies avec son puissant réseau distribution hors foyer pour se développer. Les implantations normandes d’Agrial et de Sodiaal sont plutôt tournées vers les marchés français et européen dans les secteurs des ingrédients et de l’ultrafrais (yaourt). Ici, l’heure est à la différenciation des produits avec de nouvelles marques misant sur le bio, le modèle coopératif, le bien-être animal, le respect de l’environnement.

Alexis Dufumier

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement