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Pays de la Loire Assurer la montée en gamme

M. Coisne

Alors que les filières bio, HVE ou encore label rouge montent en puissance, les OS doivent gérer ce délicat équilibre entre développement et saturation du marché.

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Avec près de 12 % des surfaces en bio en 2020, d’après le recensement de l’Agence bio, les Pays de la Loire pointent à la 5e place du classement des régions. Plus généralement, les filières qualité sont nombreuses, notamment en élevage. Terrena investit ainsi à Ancenis (Loire-Atlantique), dans un abattoir pour des volailles de qualité (Nouvelle Agriculture, bio et label) et dans un silo bio dans la Vienne. Plus au sud, la Cavac a inauguré fin septembre 2021 un silo dernier cri à l’Herbergement (Vendée), certifié bio et destiné aux blés CRC produits localement. Yoann Méry, directeur de La Coopération agricole Ouest, s’interroge sur l’absorption des volumes par le marché : « Une montée en gamme s’est faite avec les SIQO, le bio, mais on sent des difficultés arriver pour commercialiser, en particulier en bio. Cela veut dire qu’il va falloir faire attention aux fermes entrant en conversion. » Il évoque en particulier les œufs, le lait et les volailles de chair.

Halte aux conversions

À la Cavac, où le bio a atteint 12 % (130 M€) du CA 2019-2020, « on arrive un peu à un plateau », reconnaît son directeur, Jacques Bourgeais. Sans inquiétude, car « nous avons toujours développé les surfaces au diapason des marchés. Après, les prix élevés du conventionnel (en productions végétales, NDLR) risquent de marquer un coup d’arrêt aux conversions, ajoute le dirigeant. Et le fait que les exploitations soient aptes au bio est lié aux conditions climatiques, donc le développement aurait de toute façon marqué le pas à un moment. » Outre les filières HVE, bio et les SIQO, le local a la cote. Après la Cavac qui a lancé sa bière, la Coopine, c’est au tour des Ets Pohu (Maine-et-Loire). La bière estampillée Mémé Germaine est le premier produit de la marque, le négoce comptant en lancer d’autres à l’avenir. L’orge provient de parcelles locales en ACS (agriculture de conservation des sols). Pohu mise sur Mémé Germaine pour faire la promotion de la démarche auprès des consommateurs et des agriculteurs.

Longue récolte et hausse des prix

Depuis quelques mois, comme partout, les distributeurs de la région subissent la hausse des prix des transports, de l’énergie et des matières premières. « On s’attendait à ce que sortis du Covid on souffle, mais cette phase d’inflation est quasiment plus anxiogène pour les entreprises », commente Jacques Bourgeais. « L’année est compliquée, abonde Vincent Bernard, délégué général de Négoce Ouest. En plus, en Pays de la Loire, les temps de collecte ont été très longs à cause de la météo. Là où d’habitude, il faut trois semaines, on a mis deux mois. Les équipes sont rincées, et le séchage augmente, alors qu’en parallèle l’énergie est plus chère. »

Marion Coisne

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