Auvergne-Rhône-Alpes, Paca Protéines végétales, en avant !
Les projets autour des protéines végétales et autres légumineuses vont bon train dans le quart Sud-Est.
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Si 2021 restera dans les annales pour ses médiocres récoltes de légumineuses (et les collecteurs de lentilles du Puy peuvent en témoigner), on peut espérer que 2022 offre un rebond en la matière. En tout cas, les opérateurs du quart Sud-Est y croient dur comme fer et lancent des projets tous azimuts. « C’est un sujet majeur, qui est pris à bras-le-corps par les entreprises, signale Jean de Balathier, directeur de LCA Auvergne-Rhône-Alpes. Il s’agit de structurer une filière régionale qui s’appuie sur les outils de chaque coopérative. »
L’Ucal et Limagrain, locomotives
En Auvergne, l’Ucal se prépare à mettre en service en 2022 une unité de trituration sur son site moderne de Varennes-sur-Allier. Avec une capacité de 30 000 t de graines traitées par an, l’union de coopératives agricoles de l’Allier entend concilier dans cette nouvelle structure Ucal protéines les attentes des céréaliers, des éleveurs et des consommateurs. Le projet met en œuvre des procédés mécanique et thermique pour garantir une qualité nutritionnelle optimale des tourteaux (locaux, sans OGM) et des huiles (sans hexane, pression à froid). En amont, le projet agronomique, contractualisé et tracé, concerne le tournesol, le colza et le développement local du soja.
De son côté, Limagrain cherche à pousser les légumes secs sur son territoire avec une équipe en mode start-up et a d’ores et déjà lancé, via sa filiale audoise Nutrinat détenue avec Qualisol, la marque Les graineurs qui comprend deux gammes : des graines en sachet et des pâtes au blé dur et aux légumineuses germées. 400 ha de lentilles, pois chiches et haricots ont été semés en 2021, avec 70 adhérents. L’Ucal et Limagrain sont d’ailleurs toutes deux lauréates de l’appel d’offres relatif à la structuration des filières protéines végétales.
Sodiaal signe avec 5 coops
En Rhône-Alpes, les projets sont moins avancés mais les réflexions fusent. C’est le cas chez Oxyane qui planche aussi sur un projet de structuration locale de la transformation pour soutenir la production de soja et qui, dans les légumes secs, est associé au projet LegSecAura, davantage technique que structurant pour l’instant. Au nord de la région, un projet de trituration d’environ 10 000 t, commun à Jura Mont-Blanc, Bresse Mâconnais et Capdis, est à l’étude dans une logique de production de graines par les adhérents grandes cultures pour approvisionner les adhérents éleveurs. « On constate une demande de la part de la grande distribution de protéines végétales locales, en conventionnel comme en bio, relève Jean de Balathier. C’est une demande qui remonte par le marché du lait et de la viande. » Ainsi, à Tech & Bio, une charte a été signée entre Sodiaal et 5 coopératives dont trois de la région (Agribio Union, Axéréal bio, Bio Agri/Eurea, Drômoise de céréales et Oxyane) pour garantir un approvisionnement en protéines 100 % origines France et locales d’ici 2023. Les coops partenaires s’engagent à accompagner les agriculteurs dans la recherche de l’autonomie protéique, à travailler la formulation des aliments, à mettre en place les cultures et à expérimenter de nouvelles espèces. D’autres réflexions sont en cours pour l’alimentation humaine avec la restauration collective, les grossistes, les collectivités.
Quant à Eurea, elle poursuit sa stratégie de développement d’une filière alimentation responsable autour de sa marque Gourmelia (farine et lentilles). Ce pôle pèse désormais 16 % du CA du groupe.
Duransia proactive
En Paca, le sujet est surtout travaillé par Duransia, l’union entre Alpesud et GPS, opérationnelle depuis le 1er juillet et dont le siège est basé à Peyruis, à équidistance entre les deux coops. Duransia travaille à la construction d’une filière soja locale (lauréate du plan de relance), notamment en partenariat avec la coopérative porcine Le Montagnard des Alpes. Duransia était également partie prenante du projet Pacaleg, qui s’est achevé fin 2021 et dont l’objectif était de concevoir de nouveaux produits dans l’optique de structurer une filière régionale de légumes secs.
À noter aussi qu’Arterris a cocréé avec la Ciacam, Vegedry, une société qui fabrique à Vitrolles (Bouches-du-Rhône) des farines de légumineuses pour les pâtes, la panification, le snacking et les plats cuisinés.
Renaud Fourreaux
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