La filière CRC s’ouvre aux « petits faiseurs »
Récolte satisfaisante mais en baisse, difficultés à commercialiser le blé sans résidus de pesticides, modification du règlement intérieur… Autant d’éléments qui ont été abordés lors de l’assemblée générale du GIE CRC, ce lundi 21 novembre, à Paris.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La filière CRC compte désormais près de 3 300 agriculteurs engagés et 131 adhérents, avec quatre nouveaux dont deux meuniers, Périgord farine — Minoterie Allafort (Dordogne) et Minoterie Batigne (Tarn) ainsi que deux industriels : Compagnie des pâtissiers (Eure) et Gemef industries (Bouches-du-Rhône).
Le premier bilan de la récolte 2022 a montré une baisse de 11 % de la production CRC (blé tendre, blé dur, seigle, grand épeautre, sarrasin) par rapport à 2021 avec 540 800 t récoltées. C’est le constat dressé par la filière lors de son assemblée générale, lundi 21 novembre à Paris.
Le blé tendre CRC SRP « en veille »
En 2022, trois organismes stockeurs, Val de Gascogne, Ynovae et Néolis, se sont engagés dans la démarche blé tendre CRC SRP (sans résidu de pesticides). Malheureusement, les 2 710 t de blé CRC SRP récoltées sur 485 ha n’ont pas trouvé d’acheteurs et « les OS ont annoncé vouloir vendre ce blé sur la filière CRC classique où la demande est forte », explique Marc Bonnet, directeur général de la filière CRC.
Ynovae ne compte pas renouveler cette production pour 2023. « On a besoin de produire du blé CRC pour nos filières et le SRP prend la place, constate Jean-Luc Billard, DG de la coopérative. On a essayé de le promotionner auprès de nos acheteurs, il s’avère qu’aujourd’hui le blé CRC SRP n’a pas trouvé de débouchés, et je pense qu’il faut le mettre en veille et voir comment le marché va se structurer. »
Une nouvelle catégorie d’adhérents
La filière CRC intéresse de plus en plus d’acteurs de toutes tailles. Afin que la contrainte financière d’adhésion ne soit pas un frein pour les plus petits d’entre eux, elle a modifié son règlement intérieur avec la création d’une catégorie d’adhérents qualifiés de « petits faiseurs ».
« Ce sont des entreprises qui traitent des petits volumes et qui sont à la porte du GIE CRC mais qui, pour des raisons financières, ne peuvent pas l’intégrer. Nous avons acté que les acteurs qui produiraient moins de 100 t pourraient intégrer le GIE avec des droits d’entrées et des cotisations spécifiques afin qu’ils puissent nous rejoindre et participer à la promotion de la filière », explique Marc Bonnet.
Une ouverture qui permet d’intégrer « des acteurs sur des produits plus confidentiels, poursuit-il. Il y a des projets dans les tuyaux pour se diversifier et avoir demain d’autres céréales, oléagineux et protéagineux, essentiellement à destination de l’alimentation humaine. C’est aussi l’opportunité d’intégrer plus facilement, demain, des petits réseaux de boulangers qui essayent de mutualiser des coûts fixes. On veut pouvoir les accueillir et leur donner plus de moyens de communication, évidemment en accord avec les meuniers qui restent les représentants de la boulangerie artisanale », ajoute-il.
La boulangerie artisanale à l’affiche
Pour Vincent Jouan, président du GIE CRC, « la boulangerie artisanale, aujourd’hui constituée de 5 000 artisans boulangers engagés, est à l’origine de la filière et contribue fortement à son essor et à sa renommée. »
En 2022, la filière avait à cœur « de redonner une place particulière à la boulangerie artisanale » et a ainsi intégré pour la première fois an sein de son conseil, un artisan boulanger, Julien Poilâne, à la tête de trois boulangeries à Lyon car « qui de mieux placé qu’un artisan boulanger pour parler de la boulangerie artisanale ? Que ce soit d’un point de vue métier ou relation avec le consommateur », expose Marc Bonnet. Le GIE s’investit pour que la démarche CRC soit davantage reconnue et souhaite s’appuyer sur les artisans boulanger pour communiquer.
Mathilde SouléPour accéder à l'ensembles nos offres :