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Bretagne Quelles productions pour demain ?

Le recul de l’élevage laisse à penser qu’une végétalisation du paysage breton est à l’oeuvre, mais elle ne se traduit toutefois pas pour l’instant dans les ventes d’appros ou dans les achats de collecte.

2023 aura vu une collecte dans la moyenne, néanmoins perturbée pour celle de maïs par la tempête Ciaran. Au-delà, les entreprises s’interrogent sur le renouvellement des générations d’agriculteurs.

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Pour les coopératives, « il y a trois grands dossiers de fond, analyse Yoann Méry, à La Coopération agricole Ouest. Le renouvellement des générations d’agriculteurs, la question climatique, et la gouvernance. » Le manque d’installations pour compenser les départs « est plutôt orienté sur l’élevage, mais pas seulement », précise le directeur. Lors d’un point presse cet été, Eureden chiffrait à 250 les installations pour 750 départs sur l’exercice 2021-2022. Dans le Morbihan, « les deux tiers de nos producteurs ont au moins 55 ans », indique Marc Ancel, directeur commercial de Douar Appro. Un phénomène « qui inquiète, car il pose la question de quelle activité demain », appuie Yoann Méry, qui met en avant la mobilisation des coopératives, avec des actions « pour l’installation-transmission et l’accompagnement des éleveurs ». Eureden dispose ainsi de huit conseillers dédiés à l’installation.

Attirer des jeunes

En porc, « nous avons des inquiétudes sur l’avenir de la production et des outils de transformation », reconnaît Bertrand Convers, délégué aux relations extérieures groupe de la Cooperl, qui travaille aussi à l’attractivité du secteur. Ce recul de l’élevage entraîne-t-il une végétalisation de la Bretagne ? « On a un effet ressenti, oui, reconnaît Yoann Méry, mais que l’on ne mesure pas au sein des statistiques », du moins pour le moment. Marc Ancel rapporte une diversification accrue des cultures, mais « au global notre activité agrofourniture n’est pas impactée », car « cela fait vase communicant » entre les productions. Même son de cloche à La Source Bretagne : « On ne voit pas d’évolution des appros en lien avec une évolution des assolements », observe Loïc Morisseau, son président. Il fait également le bilan d’une collecte « normale, moyenne, et forte en maïs, mais qu’on a eu un peu de mal à ramasser ».

Floch Appro et Corre sous Avenia

Le constat est similaire chez Eureden : « Un volume global équivalent à l’année dernière, un tonnage de blé légèrement inférieur à 2022, et une bonne campagne de maïs, tout de même perturbée par la tempête. » Pendant la nuit du 1er au 2 novembre, Ciaran a durement touché la région. Chez les coopératives et négoces, quelques portes enfoncées et tôles arrachées sont à déplorer, mais rien de catastrophique. « Nous avons eu quelques dégâts, mais c’est ridicule par rapport à nos clients », analyse Loïc Morisseau. Le plus compliqué aura été d’assurer la continuité de l’activité avec des coupures d’électricité, du réseau téléphonique et d’internet qui ont pu durer plusieurs jours. Comme ailleurs, les fortes pluies ont empêché les agriculteurs de semer les céréales.

Côté entreprises, la création d’Avenia a été annoncée en juin. C’est sous ce pavillon qu’évolueront désormais les négoces Floch Appro (Finistère) et Ets Eric Corre (Côtes-d’Armor), les deux structures restant juridiquement distinctes. Les Ets Eric Corre avaient été rachetés en octobre 2022 par Floch Appro, à la suite du départ à la retraite d’Éric et Sylviane Corre.

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