Un air de Provence dans la Beauce avec la Scael

Du lavandin dans la Beauce… Si cela peut prêter à sourire, les adhérents de la Scael sont, quant à eux, très sérieux à ce sujet. En 2020, la coopérative a investi, en cofinancement, plus d’un million d’euros pour construire une distillerie, destinée à transformer le lavandin en huile essentielle. Les premiers essais de microdistillation ayant été concluants en 2020, les surfaces de production ont progressivement été augmentées pour atteindre désormais 520 ha.

Zéro irrigation

« Cet hybride de la lavande nécessite 0 mm d’irrigation et est très économe en intrants, présente Emmanuel Morin, conseiller commercial et technique au sein de la Scael. Seul un peu de désherbage chimique ou mécanique est nécessaire. » Sur les terres caillouteuses, donc assez filtrantes, le lavandin se révèle une bonne alternative.

« Il permet de garder de l’eau d’irrigation pour les betteraves, les légumes de plein champ, le maïs et l’ensemble des cultures d’été », précise Hugues Robert, secrétaire à la Scael et exploitant. Il a lui-même planté 10 ha de lavandin sur ses terres et dégage un rendement de 120 à 180 kg d’huile par hectare selon les années. « On fait presque un meilleur rendement avec du lavandin dans les pierres qu’avec du maïs », ajoute-t-il.

D’autres débouchés à venir

Cofinancée avec l’acheteur Helpac, la distillerie a été dimensionnée pour répondre aux besoins de celui-ci. « Nous avons passé des contrats de huit ans avec Helpac dans lesquels le prix a été fixé », indique Emmanuel Morin. Le lavandin offre ainsi un complément de revenu régulier aux agriculteurs. En 2024, la distillerie devrait produire près de 60 t d’huile.

Mais, le lavandin n’est pas la seule culture « atypique » prévue par la Scael. Prochainement, la distillerie pourrait servir à distiller du fenouil, récolté juste après le lavandin en août, pour l’élaboration de pastis.