Avec NatUp Fibres, la filature de lin normand regagne ses lettres de noblesse
Disparu depuis vingt ans du territoire national, le savoir-faire en matière de filature du lin renaît, notamment à Saint-Martin-du-Tilleul (Eure) avec la French Filature. Retrouvez notre interview vidéo sur place de Karim Behlouli, directeur de NatUp Fibres.
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Fin septembre, le conseil départemental de l’Eure a organisé une journée dédiée à l’agriculture. Intitulé « Fertiles », l’évènement a été l’occasion pour certaines industries locales de présenter leur savoir-faire, à l’image de la French Filature.
Le retour de la filature de lin en France
« La filature française de lin a disparu il y a un peu plus d’une vingtaine d’années, parce qu’il faut beaucoup de main-d’œuvre pour faire un kilo de fil », relate Karim Behlouli, directeur de NatUp Fibres, qui réunit Eco-Technilin, Lemaitre Demeestere, et la French Filature. Le coût de cette fabrication a ainsi entraîné la délocalisation des usines de filature de lin, d’abord vers l’est de l’Europe puis la Chine, et enfin en Afrique, au Bangladesh et en Inde.
Seulement, depuis quelques années, le regain d’intérêt de certains consommateurs et de marques françaises pour des produits 100 % made in France a changé la donne. NatUp Fibres a alors décidé, en 2022, de relocaliser une partie de la production en construisant, à Saint-Martin-du-Tilleul (Eure), un atelier de filature, baptisé French Filature. Ce projet de 4,4 M€ a été financé par le groupe coopératif à hauteur de 2,4 M€ et par l’État et la Région Normandie pour un total d’1 M€ chacun. Il vient compléter les activités déjà présentes sur le site : le peignage et la préparation de ruban.
250 t de lin filé
Aujourd’hui, l’entreprise s’approvisionne auprès de partenaires locaux en fibres de lin longues, obtenues après teillage, cette étape consistant à séparer la fibre contenue dans l’enveloppe externe de la partie ligneuse (bois) située au centre de la tige. Ces fibres sont ensuite triées, assemblées pour obtenir un ruban homogène, c’est l’étape de peignage.
Les rubans sont torsadés pour former une mèche. Après blanchiment ou lessivage, la mèche est mouillée pour ramollir les segments pectiques, ce qui permet de faire glisser les fibres entre elles et d’obtenir un fil très long. Ce fil est ensuite séché, embobiné puis empaqueté pour être expédié.
La filature produit ainsi chaque année près de 250 tonnes de fils de lin et contribue à l’élaboration d’environ 1,25 million de chemises, 750 000 pantalons de yoga ou encore 300 000 draps de lit.
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