Login

L’AGPB fête ses 100 ans : « 2025 sera une année charnière »

À l’occasion du congrès marquant les 100 ans de l’AGPB, mercredi 28 mai à Paris, plus de 450 participants se sont rassemblés autour du président Éric Thirouin, et de la ministre de l'agriculture, Annie Genevard.

Mercredi 28 mai, à Paris, l’AGPB célébrait son centenaire. L’occasion pour son président, Éric Thirouin, de dresser un bilan historique de l’association devant les 450 participants, et d’affirmer sa conviction : « En 2025, tout est possible. »

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« En 1924, la situation est catastrophique : depuis plusieurs années, les pouvoirs publics laissent le prix des céréales s’écrouler face à un afflux de tonnes à bas prix venues de l’étranger, les distorsions de concurrence sont déjà présentes et les trésoreries sont exsangues. 1924, 2025, que de similitudes ! », a introduit Éric Thirouin, président de l’AGPB, en ouverture du congrès dédié aux 100 ans de l’association, mercredi 28 mai, à Paris.

Plusieurs avancées récentes

Un siècle plus tard, les défis persistent. Les trésoreries des exploitations sont au plus bas, et la filière pourrait connaître « une troisième année consécutive sans revenus ». Pourtant, le président de l’AGPB veut croire à une bascule. « Quand on voit ce que nos prédécesseurs ont accompli, ma conviction profonde, c’est qu’aujourd’hui, en 2025, tout est possible. »

Malgré un contexte tendu, « l’année 2025 sera charnière » portée par plusieurs avancées qui nourrissent l’espoir au sein de l’association. Parmi elles, l’adoption de la motion de rejet préalable de la PPL « contraintes », la reconnaissance par la France de l’agriculture comme « intérêt général majeur » ainsi que le principe « pas d’interdiction sans solution ».

Un renforcement du pool juridique

Éric Thirouin a exprimé son souhait de voir ce postulat appliqué avec vigueur, notamment pour le dossier du flufénacet. Bien que cette substance active herbicide ait été interdite par la Commission européenne, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, présente pour l’occasion, a indiqué que la France pourrait obtenir un délai de grâce de 18 mois, sous réserve de confirmation par l’Anses. Un point sur lequel le président de l’AGPB se veut rassurant : « Je n’ai aucun doute que l’Anses et la France seront d’accord. » Ce répit permettrait aux producteurs de tenir jusqu’à l’éventuelle homologation en 2027 de la solution alternative, Luximo.

Face à ces incertitudes réglementaires croissantes, l’AGPB muscle sa capacité d’action et a annoncé renforcer son pool juridique pour mieux se défendre et attaquer si nécessaire.

Cinq revendications adressées au gouvernement

Éric Thirouin a également souligné une autre mesure de protection obtenue : à compter du 6 juin, des quotas assortis de droits de douane s’appliqueront de nouveau aux importations de céréales en provenance d’Ukraine. Une victoire partielle pour le président, qui prévient : « Ce n’est que le temps d’une négociation. »

Le président de l'AGPB, Éric Thirouin, a présenté cinq revendications à la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. (© Mathilde Soulé)

Le congrès a également été l’occasion pour l’AGPB de formuler cinq revendications prioritaires auprès de la ministre de l’Agriculture : allonger de 5 à 8 ans la moyenne olympique pour les grandes cultures ; revaloriser l’aide couplée au blé dur à 100 €/ha hors zones traditionnelles et 250 €/ha en zones traditionnelles ; rendre les MAE ZI accessibles et créer une aide au secteur végétal en ZDS ; maintenir un budget commun pour la Pac ; autoriser les NGT et lancer une stratégie de diversification des approvisionnements en engrais.

Vigilance sur les engrais

Sur ce dernier point, la ministre a annoncé rester « vigilante sur l’évolution du prix et de la disponibilité des engrais et rappellera à la Commission, en cas de besoin, ses engagements à prendre des mesures de remédiation, notamment de favoriser l’approvisionnement à partir d’autres pays en abaissant les droits de douane à l’importation ». Elle a également rappelé les mesures mises en place pour protéger les agriculteurs en cas de crises, comme le mécanisme de « stop and go » ou l’opposition à inclure l’ammoniac dans les produits surtaxés. « Je ne laisserai pas se dégrader la compétitivité des exploitations et donc votre capacité à produire », a-t-elle assuré.

Face à ce monde en mutation, l’AGPB compte s’appuyer sur sa qualité première : le collectif. « C’est la force de notre association depuis le début et ce sera notre force pour demain. Ensemble gardons le cap, soyons ambitieux, inventifs et osons ! », a conclu Éric Thirouin.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement