Le projet Re’Col’Te veut accélérer sur la transition agroécologique

Accélérer collectivement la transition vers l’agriculture régénératrice dans les Hauts-de-France. Telle est l’ambition du projet Re’Col’Te (Régénérer collectivement le territoire), lancé jeudi 4 décembre à Lille (Nord).

Porté par la fondation Earthworm et soutenu par l’Ademe, il réunit six partenaires de l’amont et de l’aval : Agora, Groupe Carré, Unéal, Tereos, Nestlé et PepsiCo (qui vient d’ailleurs de s’associer avec Soil Capital). Le projet est doté d’un budget global de 1,5 M€, dont 0,5 M€ de contribution publique.

Accompagner 175 agriculteurs

Cette collaboration public-privé s’inscrit dans la continuité du programme Sols vivants lancé en 2018 par Earthworm. Elle vise à accompagner 175 agriculteurs de la région vers des pratiques agricoles qui régénèrent la santé des sols et protègent l’environnement. La région des Hauts-de-France est en effet est très exposée au risque d’érosion hydrique.

Chaque agriculteur élaborera avec son technicien ou conseiller agricole, formé à l’agriculture régénératrice, un plan d’action. Des ateliers collectifs et des formations lui seront aussi proposés. Les exploitants pourront bénéficier de primes additionnelles en fonction des résultats obtenus au fil des années, permettant de couvrir les surcoûts de la transition pour les différentes cultures de la rotation (blé, maïs, colza, betterave).

Les cultures concernées varient selon les OS. « Tout nouvel agro-industriel ou toute nouvelle filière sont les bienvenus au sein de Re’Col’Te », fait savoir Emmanuel Letesse, responsable du pôle agroécologie chez Agora.

Optimiser les coûts de mesure et d’accompagnement

Les indicateurs de performance agronomique et environnementale seront suivis à l’échelle de l’exploitation via le référentiel Agriboussol, développé par Earthworm. Ces critères reposent sur la durée de couverture des sols, le carbone humifié restitué, l’autonomie et le bilan azoté, la diversité des cultures et la présence d’infrastructures agroécologiques.

L’engagement des différentes filières permet d’optimiser les coûts de mesure et d’accompagnement grâce à la coopération entre acteurs sur plusieurs cultures.

Sécuriser les changements de pratiques

Le groupe Carré y voit « une opportunité intéressante de mutualiser les forces locales pour accélérer la transition agroécologique ». Pour Tereos, « cette démarche participe à l’essor de notre offre commerciale dénommée Cultivate Net Zero et lancée ces derniers mois. »

Le projet Re’Col’Te « s’inscrit pleinement » dans la stratégie agroécologique d’Agora qui se félicite que « cette approche contribue à sécuriser les changements de pratiques, tout en encourageant la durabilité et la performance des exploitations de notre territoire dans la durée ». Pour la coopérative, le programme Sols vivants qu’elle avait initié avec Nestlé s’ouvre ainsi à deux autres partenaires (PepsiCo et Tereos).

De son côté, Unéal anticipe que « le changement climatique oblige les agriculteurs à repenser leurs pratiques culturales, en particulier sur la régénération des sols. C’est un défi collectif pour lequel nous devons repenser l’accompagnement en multifilières et avec de nouveaux indicateurs. » La coopérative est également partie prenante de la coalition Covalo Hauts-de-France lancée le 27 novembre dernier, « un projet différent mais dans le même état d’esprit, indique-t-elle. Re’Col’Te est toutefois plus restreint en termes de territoire couvert et de cultures concernées. »