Le port de Dunkerque teste l’importation de tourteaux de soja
Au port de Dunkerque, les fabricants d’aliments du nord-est de la France regroupés au sein de NutriArche expérimentent le concept avec un premier déchargement, en décembre, de 15 000 t de tourteau de soja sud-américain.
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Si le port de Dunkerque est connu pour ses exportations de céréales et profite de la relance des exportations de sucre (en container) en 2024, il veut aussi capter de nouveaux flux d’importation en agriculture et agroalimentaire habituellement destinés aux ports belges et néerlandais, fait savoir Daniel Deschodt. Le directeur général adjoint et également directeur commercial du port détaillait les résultats 2024 lors de la conférence de presse annuelle du port, mardi 21 janvier.
Les 15 000 t de tourteaux de soja, non déforestant et tracés, débarqués du Panamax Star Amethyst qui a fait escale à Dunkerque peu avant Noël sur sa route vers Rotterdam, ouvrent par exemple un nouveau flux potentiel.
« Un atout stratégique pour les élevages français »
Les donneurs d’ordre, qui sont les fabricants d’aliments pour animaux du nord-est de la France réunis au sein de NutriArche (1,1 Mt en Haute-Normandie, Hauts-de-France et Grand Est), ont besoin de protéines végétales qu’ils font essentiellement venir par camions de Belgique. La règlementation du trafic transfrontalier, bloqué à 40 t/camion au lieu des 44 t autorisées tant en Belgique qu’en France, est un autre avantage d’un déchargement en France.
« NutriArche pense que le port de Dunkerque peut devenir un atout stratégique pour les élevages français, en donnant un meilleur contrôle de ces circuits d’approvisionnement », résume le président de l’association, François Ryckebusch, également directeur des productions animales de la coopérative Unéal (groupe Advitam). Le futur canal Seine-Nord Europe pourrait aussi élargir l’hinterland tant pour les exportations que pour les importations.
Des modalités à préciser
« Les paramètres techniques, logistiques et économiques à évaluer sont encore nombreux », poursuit le président de NutriArche : quid des modalités de débarquement (le brouettage n’est pas réellement économique), de stockage, voire de prévision des volumes ?
Le secteur s’est déjà montré moteur pour générer des flux comme à Sète (Hérault) et Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) avec le GIE Qualimat Sud-Est. Outre l’analyse des facteurs clés de succès technique à partir de ce premier test, les fabricants d’aliments travaillent sur la nature juridique d’une structure pérenne qui pourrait inclure des importateurs, des manutentionnaires, etc.
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