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Plan Ecophyto 2018, jachères environnementales, couverts végétaux, adaptation aux changements climatiques… Le secteur des semences a de nouveaux défis à relever.

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Ces dernières années, la résistance aux bioagresseurs est devenue un critère de sélection majeur dans toutes les espèces, très souvent juste derrière le rendement. Renforcée par le Grenelle de l'Environnement et le Plan Ecophyto 2018, cette stratégie des semenciers porte déjà ses fruits. " Nous disposons désormais de variétés de blé qui enregistrent des pertes de rendement assez faibles en situations non traitées et qui, par conséquent, peuvent faire l'objet de conduites allégées en fongicides ", souligne Philippe du Cheyron, d'ArvalisInstitut du végétal. Si les variétés de pommes de terre résistantes au mildiou ont du mal à se faire une place sur le marché, car elles ne répondent pas forcément aux autres critères, la première variété résistante aux deux nématodes dorés de la pomme de terre a été accueillie très favorablement par les agriculteurs. En betterave, la totalité du marché est aujourd'hui assurée par des variétés résistantes à la rhizomanie et les sélectionneurs proposent désormais des variétés qui associent en plus la résistance aux nématodes, au rhizoctone brun ou encore à la cercosporiose.

Généralisation des jachères en Europe

Les besoins environnementaux se traduisent aussi par une demande en plantes de couverture du sol ou en espèces mieux adaptées aux changements climatiques. " Les variétés de blé sont déjà plus précoces, mais pour qu'elles soient mieux adaptées aux stress de fin de cycle, nous demandons aux sélectionneurs de leur faire gagner encore une semaine de précocité, explique David Gouache, responsable du pôle écophysiologie à Arvalis. Nous leur demandons également de gagner en tolérance à la sécheresse et à l'échaudage. " " Les centres de recherche publics ou privés travaillent d'arrachepied sur la tolérance au stress hydrique du maïs et du blé, constate Pierre Gayraud, de Michel Seed. Mais c'est aussi à l'implantation d'espèces mieux adaptées qu'il faut travailler. On sait par exemple que la plupart des légumineuses fourragères consomment moins d'eau que les graminées habituellement cultivées en France. Que l'orge et l'avoine sont beaucoup moins touchées par les fortes températures que d'autres cultures. Que la betterave encaisse assez bien les chocs thermiques et hydriques. Que les ray-grass diploïdes disposent de stomates plus petits et sont donc moins sensibles à l'évapotranspiration… " Autre marché potentiel pour les semences, la généralisation des jachères environnementales en Europe. Les propositions de la Commission européenne pour la Pac post-2013 comprennent, en effet, la mise en place de surfaces environnementales sur 7 % de la SAU, c'est beaucoup plus que nos 3 % actuels de SET, surfaces équivalent topographiques.

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