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Restructuration à un rythme continu et régulier

2010 ne marque aucune rupture de tendance : l'industrie poursuit ses restructurations qu'il s'agisse de regroupements, d'absorptions ou de fermetures d'usines.

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Les coopératives représentent désormais 70 % des tonnages français d'aliments pour animaux, selon Coop de France nutrition animale. La concentration se poursuit à un rythme assez stable depuis les années quatre-vingt, quand on comptait encore quelque 650 entreprises opérant dans le secteur. Il n'en reste plus que 200 et 20 % d'entre elles produisent 70 % des volumes. Cette restructuration, continue et assez régulière, conduit à un agrandissement général des entreprises, plus marqué dans le secteur coopératif. La taille moyenne des entreprises y est passée de 40 000 t/an au début des années quatre-vingt à 180 000 t cette année. L'agrandissement se note également dans le secteur privé, mais à un niveau légèrement moindre : 25 000 t/an en 1984, 100 000 t/an désormais.

Tous statuts confondus, les douze entreprises de plus de 400 000 t (6 % en nombre) pèsent à elles seules plus de 9 Mt, soit 42 % du tonnage… La France dispose désormais de huit usines de plus de 300 000 t qui fournissent 16,5 % du volume national quand la moyenne française dépasse légèrement les 70 000 t par usine. Au niveau international, l'alimentation animale reste moins concentrée que les filières viande. Les trois principales firmes produisent 7 % des volumes, une concentration similaire à celle du porc, alors qu'en volailles les trois leaders pèsent 10 %, et qu'en viande bovine les trois plus gros s'arrogent… 22 % de parts de marché ! Comme chaque année, 2010 apporte son lot de reprises dans l'Hexagone. Ainsi, la société Mercier, spécialisée dans l'alimentation bio, vient d'être reprise par Nutriciab. Cette dernière est elle-même issue de la reprise du groupe vendéen Arrivé par LDC. Conformément aux modalités prévues lors de cette acquisition, Arrivé a ainsi cédé le 30 avril 2010 la totalité des titres qu'elle détenait dans les sociétés Arrivé nutrition animale, Arrivé Bellané, ADP et Cap élevage, à la société Nutriciab, filiale de la Coopérative interdépartementale des aviculteurs du bocage qui disposait auparavant d'actions du groupe.

La Bretagne se structure

Un peu plus au nord, le gros événement a été la création de Nutréa, fin décembre 2009. L'activité alimentation et productions animales d'Unicopa a en effet été reprise par les coopératives Coopagri Bretagne et Terrena, via la constitution de cette nouvelle société, NNA (Nutréa nutrition animale), détenue à 55 % par Coopagri Bretagne et à 45 % par Terrena. Ont été repris les personnels, les sites de production et les fonds de commerce de Nutréa (issu précédemment du rapprochement entre Unicopa et Guyomarc'h Bretagne), UCA, Peigné, Univol, ainsi que le couvoir de Cléden-Poher. L'ensemble pèse 1,4 Mt d'aliments produits dans huit usines (bientôt six) et 470 salariés en CDI. La capacité de production est supérieure aux besoins : les deux sites de production de Questembert (Morbihan) et de Cast (Finistère) devraient donc être fermés, n'y étant plus conservées que les capacités de stockage. La firme services Primex, attachée auparavant à Nutréa, a fait l'objet d'une reprise séparée par SFPS, filiale d'InVivo NSA qui regroupe déjà les marques Prisma, Nordos et Agro01. La relation historique entre Primex et Nutréa en matière de fourniture de prémix, notamment, est pérennisée par un accord de collaboration.

Ça souffle à l'ouest

La Bretagne a enregistré en tout début d'année un autre rapprochement, celui des coopératives du Garun (Montauban-de-Bretagne) et de La Paysanne (Henansal), préparé depuis l'été 2009 et voté par les administrateurs le 21 décembre. S'est ainsi créé un ensemble de 400 000 t d'aliments, dont les trois quarts destinés aux porcs.

Six mois plus tard, en juillet 2010, à l'occasion des 20 ans de l'usine de Cecaliment, à Saint-Allouestre, la Cecab (Morbihan) et la Coop de Broons (Côtes-d'Armor) annonçaient la création d'une filiale commune, Ali Ouest, destinée à exploiter la filière alimentation animale des deux entreprises. La production de cette nouvelle structure est évaluée à 610 000 t soit 7,5 % du marché breton. 125 salariés des deux coopératives ont rejoint la nouvelle entité. Enfin, les terres armoricaines offrent leur logo à la nouvelle entité coopérative Triskalia.

Quoique l'alimentation animale n'y soit pas le moteur, elle est évidemment concernée par la fusion des trois coopératives Cam 56, Coopagri Bretagne et Eolys, opérationnelle depuis le 1er octobre dernier. L'Autorité de la concurrence avait rendu un avis favorable le 9 septembre. En remontant encore plus au nord, les mouvements engagés en 2009 se mettent en place. Ainsi, en novembre 2009, Evialis et Ucalpi créaient Novial qui pèse 450 000 t avec trois sites apportés par Evialis (Noyelles-sur-Escault, Neuville sur-Escault et Bures-en-Bray) et deux mis dans la corbeille par Ucalpi (Albert et La Capelle). Enfin, sur le plan des outils industriels, la principale annonce d'investissement a concerné, cette année, l'usine de Sanders Nord, à Landrecies (Nord), qui bénéficie de 8,5 M€ d'investissements.

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