Login

Sylva Fertilis mise sur la qualité de son biochar

La société Sylva Fertilis produit et commercialise 400 t de biochar par an sous sa marque Terra Fertilis. Elle en projette 800 t après la mise en place de la deuxième ligne en janvier prochain.

L’entreprise normande a obtenu plusieurs certifications distinctives pour son produit, dont une autorisation de mise sur le marché de l’Anses. Son directeur vise un triplement de la production d’ici 2025.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Le biochar n’est pas un simple charbon », martèle Stéphane Ledentu, le directeur de la société Sylva Fertilis, qui produit sur son site d’Argentan (Orne) 400 t/an de biochar commercialisé sous la marque Terra Fertilis. Une spécialité qui est aujourd’hui vendue comme biostimulant et revendique des actions bénéfiques de long terme sur la rétention en eau, la structure des sols, l’oxygénation et la mise à disposition des éléments minéraux. Le produit bénéficie dans ce cadre d’une AMM de la part de l’Anses. Selon Stéphane Lendentu, le biochar Terra Fertilis est par ailleurs le tout premier biochar français utilisable en agriculture biologique. En outre, les équipes ont obtenu le plus haut degré dans la certification européenne du biochar (EBC). Elles mettent ainsi en avant le niveau de pureté en carbone dans le produit (90 % contre 60 % pour le charbon) avec une surface spécifique de 420 m²/g (150 m²/g pour le charbon).

© A. DUFUMIER - Selon Stéphane Lendentu, fondateur de la société Sylva Fertilis, le biochar Terra Fertilis est le tout premier biochar français utilisable en agriculture biologique.

Utilisation de pellets

En 2022, Sylva Fertilis a produit 400 t de ce biochar. La capacité sera doublée à court terme avec la mise en place d’une deuxième ligne à partir de janvier 2023, tandis qu’une troisième ligne est à l’étude pour 2024-2025. Chaque ligne représente un investissement supérieur à 1 M€. La première date de 2018. 

Pour assurer la qualité de son biochar, l’entreprise s’appuie d’une part sur un approvisionnement en bois maîtrisé grâce à SLB (Stéphane Ledentu Bois), la holding de Sylva Fertilis, qui gère environ 1 000 ha de forêt en France et près de 13 000 ha au total dans le monde (France, Brésil et Roumanie). Par ailleurs, certaines essences (gardées secrètes) sont spécifiquement utilisées pour maximiser la qualité du biochar. Le process passe en outre par l’utilisation de pellets de bois, afin de pouvoir normaliser la matière première et de maîtriser parfaitement la transformation.

Un four en autonomie

Pour obtenir le biochar, les pellets sont ensuite soumis à une transformation par pyrolyse. Pour cela ils sont placés dans un four pour être exposés à des chaleurs entre 200 et 1 000 °C en l’absence d’oxygène. Le four à pyrolyse de l’entreprise est breveté et fonctionne sans énergie extérieure. « Ce procédé accroît la qualité. Les huiles de calcination sont réutilisées pour la combustion. Elles ne se redéposent pas sur le produit, souligne Stéphane Ledentu. Sans quoi le biochar pourrait même devenir toxique pour les sols. » Cette autonomie énergétique du four a fait partie du cahier des charges dès sa conception. L’entreprise ambitionne en effet de pouvoir faire tourner des unités de production de biochar en Roumanie, mais aussi au Brésil, dans des lieux où le raccordement au réseau de gaz ou d’électricité n’est pas garanti.

Environ 900 €/ha

© A. DUFUMIER - Le biochar est appliqué à une dose de 250 kg par hectare pour une durée d’efficacité de cinq ans avec un coût de 900 €/ha.

Le procédé de fabrication reste malgré tout coûteux, ce qui fait du biochar un produit au positionnement haut de gamme. La dose préconisée est de 250 kg/ha, ce qui représente un coût d’environ 900 €/ha pour une durée d’efficacité de cinq à dix ans. Pour l’heure, le produit est utilisé pour des activités à forte valeur ajoutée comme la plantation des arbres ou des vignes, les espaces verts, les terrains de golfs ou l’entretien des jardins individuels. La société vise également les marchés d’exportation qui représentent déjà 80 % de ses ventes. Des tests de dépollution des sols avec le biochar sont en cours via un partenariat avec Suez. La demande pourrait également exploser pour des applications en remplacement de la tourbe.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement