Login

Analyses de sol Auréa veut « déplafonner » l’agroécologie

Le dispositif Agro-Eco Sol prévoit la formation des techniciens des coopératives et des négoces pour échantillonner et délivrer le conseil aux agriculteurs.

L’outil Agro-Eco Sol d’Auréa Agrosciences, lancé ce printemps, prend en compte les paramètres de fertilité biologique. Il a été conçu pour franchir un cap en matière de transition des pratiques.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Pour aller plus loin, l’humanité doit parfois se doter de nouveaux outils de mesure. Les inventions du sextant, de l’astrolabe ou du GPS ont offert de nouveaux horizons aux marins au fil des époques pour découvrir de nouveaux territoires et se repérer de façon toujours plus efficace. Aujourd’hui, force est de constater que l’exploration du monde merveilleux des sols agricoles est limitée par le manque d’outils de mesure permettant de tenir un cap en matière de fertilité biologique. C’est pour répondre à ce manque d’outil sur le terrain que le laboratoire Auréa Agrosciences, filiale d’Arvalis, a consacré cinq ans à la mise au point d’Agro-Eco Sol, un nouveau dispositif d’analyse globale de la fertilité des sols. « Nous sommes déjà prêts et opérationnels pour 2023 et nous visons 20 000 analyses de sols en 2024 », annonce Hubert Roebroeck, le directeur opérationnel du laboratoire.

Apporter des réponses

Ce service permet de suivre l’évolution de différents indicateurs de performance agroécologique et, ainsi, de mesurer l’impact réel de certains leviers mis en œuvre. « On nous pose beaucoup de questions sur les bénéfices du semis direct, sur l’impact des apports de digestats, sur l’incidence du réchauffement climatique. Cet outil nous permettra d’apporter des réponses aux agriculteurs, estimait Adrien Chassan, responsable innovation agroécologique de Maïsadour, lors de la journée de lancement d’Agro-Eco Sol, le 9 mars dernier. Nous pourrons mesurer l’impact des couverts végétaux, de l’application de biostimulants. Nous pourrons désormais tester des hypothèses avec des bases de mesures fiables. » « Inclure la composante biologique dans les outils de diagnostic et le conseil semble essentiel pour évaluer et piloter la diversité des services que l’on attend des sols : support de la production, stockage du carbone, limitation des émissions de gaz à effet de serre, régulation des bioagresseurs… », complètent les équipes d’Auréa.

Former les TC

La distribution agricole a été fortement impliquée dans ce dossier. L’outil a d’ailleurs vocation à être déployé commercialement sur le terrain par les coopératives et négoces. Un volet de formation des techniciens de ces structures est d’ailleurs prévu, afin de pouvoir garantir un bon accompagnement des agriculteurs et de pouvoir déléguer une partie de l’échantillonnage.

De nombreux indicateurs biologiques sont mesurés dans l’offre globale du dispositif Agro-Eco Sol, selon des critères d’abondance, d’activité et de diversité. Figurent notamment l’évaluation de la macrofaune (vers, nématodes, insectes, collemboles), mais également de la microbiologie, de la matière organique et du stockage du carbone. L’un des enjeux de la mise en place du service a été de normer et d’industrialiser ces types d’analyses. Aujourd’hui, les frais ont pu être réduits d’un facteur trois à cinq, ont fait savoir les équipes d’Auréa.

De 220 à 1 880 € par parcelle

Le prix pour l’agriculteur reste malgré tout élevé. Il se chiffre entre 220 et 1 880 € par parcelle, selon le « pack » choisi. Outre le coût des analyses, celui de l’échantillonnage est également conséquent, à raison d’une demi-journée de travail par parcelle. Néanmoins, ce coût est à diviser par le nombre d’hectares de la parcelle et sur une durée de cinq ans. Par ailleurs, un agriculteur ne fera sans doute pas analyser l’ensemble de ses parcelles. L’enjeu n’est pas d’avoir une photographie complète de l’exploitation, mais de pouvoir ajuster ses pratiques et d’en évaluer l’impact. Le dispositif devrait d’ailleurs trouver du succès pour le suivi d’expérimentations de plein champ.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement