ALIMENTATION ANIMALE Les insectes en approche
Lors de la 1ère journée européenne sur les insectes en nutrition humaine et animale, le statut juridiquede ces protéines a été éclairci. A quand les insectes dans les aliments pour poules et porcs ?
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utorisés en Europe dans l'alimentation des animaux de compagnie, les insectes le sont aussi pour l'aquaculture depuis juillet 2017. Le Commissaire européen, Vytenis Andriukaitis, espère également faire bouger rapidement les choses pour que les poules et les porcs puissent en consommer. Il s'exprimait devant plus de 200 personnes qui assistaient à Bruxelles, le 21 novembre, à la première journée organisée par l'IPIFF, International platform of insects for food and feed.
Lente évolutionréglementaire
L'association, présidée par Antoine Hubert, PDG d'Ynsect, regroupe quarante entreprises d'élevage et de transformation d'insectes. Si les volumes sont actuellement de quelques dizaines de tonnes par an, l'association prévoit une production de 1 Mt à l'horizon 2030. La cible initiale était le remplacement de la farine de poissons en aquaculture, mais les projets laissent une plus large part au food : d'une part, l'aquaculture mondiale a appris à utiliser d'autres sources de protéines, notamment végétales, pour nourrir les poissons d'élevage, et d'autre part, la réglementation évolue pour l'alimentation humaine : l'UE place en effet, à partir du 1er janvier 2018, les insectes et leurs produits transformés dans le règlement Novel Food qui exige le dépôt d'un dossier tout en facilitant les procédures puisque seule l'EFSA sera consultée. Pour la nutrition animale, l'évolution réglementaire est plus lente même si le commissaire semble bien décidé à faire évoluer le cadre qui, depuis 2000 et la crise de l'ESB, banni les protéines animales transformées des formules d'aliments pour poules et porcs. Pas question toutefois de toucher à l'alimentation des ruminants. Enfin, les insectes sont des animaux donc ils doivent être nourris avec des ingrédients autorisés pour les animaux. Ils vont probablement devenir concurrents pour certaines ressources, comme les coproduits de l'agroalimentaire, notamment ceux issus des amidonneries. Mais le combat international est déjà engagé : la Thaïlande est dans les starting-block pour exporter.
Yanne Boloh
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