ALIMENTS Restructuration en Europe

Dans l'UE à 28, l'industrie de l'alimentation animale affiche une légère baisse (- 0,6 %) des tonnages (153 Mt) en 2014. Les aliments porcs (- 1 %) ont clairement souffert de l'embargo russe, les aliments bovins se rétractent (- 1,5 %) car la production fourragère a été abondante et les prix du lait difficiles. Enfin, les aliments volailles poursuivent leur croissance (+ 0,6 %). La Pologne connaît une croissance forte (+ 7 %) quand l'Allemagne, en tête, reste stable et que les autres grands pays, France et Espagne, sont en retrait. Selon la Fefac, 2015 suivra peu ou prou la même tendance avec une nouvelle baisse des volumes (- 0,5 %), les segments porcs (- 1 %) et lait (- 1,5 %) ayant peu de chance de se redresser.

Les productions animales représentent 41 % de la valeur de l'agriculture européenne et consomment 477 Mt d'aliments dont près de la moitié de fourrages (233 Mt). Sur l'ensemble de l'Union européenne, l'alimentation industrielle représente 55,8 % du prix des productions animales, tous pays et toutes espèces confondues. Cette part varie selon le profil des productions : elle monte à 63,2 % en France contre 52,3 % en Allemagne, ou 51,2 % en Italie contre 39 % au Royaume-Uni. L'Espagne (64,7 %) et la Belgique (69,7 %) dépassent l'Hexagone. Malgré leur poids économique, le prix des matières premières n'est désormais plus répercuté dans les produits animaux finis depuis 2006. Fin 2013, l'Union européenne comptait 3 821 usines. Les tensions que connaît l'industrie l'incitent à se restructurer. L'Allemagne a ainsi perdu un quart de ses usines en dix ans (408 en 2003, 298 en 2013), une cinquantaine de sites ont disparu en France (338 à 280 en 2013). L'Italie a connu des restructurations plus drastiques car elles ont commencé plus tard, passant de 720 sites en 2003 à 495 en 2013.

Yanne Boloh

(1) http://www.fefac.eu/files/57916.